Les travaux de la réunion des Hauts Fonctionnaires de la Confédération des États du Sahel (AES) se sont ouverts ce lundi 15 décembre 2025 à Bamako, sous la présidence de Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Cette rencontre stratégique réunit des experts de haut niveau des trois piliers de la Confédération — Défense et Sécurité, Diplomatie et Développement — issus du Burkina Faso, du Mali et de la République du Niger. Elle constitue une étape préparatoire majeure à la session confédérale du Conseil des ministres prévue les 20 et 21 décembre 2025.
Dans son discours d’ouverture, le chef de la diplomatie malienne a souhaité la bienvenue aux délégations burkinabè et nigérienne, saluant l’esprit de fraternité et d’unité qui anime l’espace confédéral. « Au nom de mes collègues en charge de la Défense et des Anciens Combattants, responsable du pilier Défense et Sécurité, et de celui en charge de l’Économie et des Finances, responsable du pilier Développement, et en mon nom, je souhaite à nos frères et sœurs du Burkina Faso et de la République du Niger la chaleureuse bienvenue chez eux, en terre AES du Mali », a déclaré M. Abdoulaye Diop.
Le ministre a rappelé que cette réunion matérialise la vision des Chefs d’État de la Confédération, à savoir le Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso, le Général d’Armée Assimi Goïta, Président de la Transition et Président en exercice de la Confédération AES, ainsi que le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, Président de la République du Niger. Revenant sur la genèse de l’organisation, il a souligné que la création de la Confédération, le 6 juillet 2024, s’inscrit dans la continuité des acquis de l’Alliance des États du Sahel et incarne des valeurs profondes de solidarité et de souveraineté partagée.
« Cette Confédération incarne les valeurs de fraternité, de solidarité, d’amitié et de complémentarité qui unissent nos pays (…) au point de ne faire, à terme, qu’un seul et même Peuple, le Peuple AES, fier, debout et qui prend son destin en main », a-t-il affirmé.
Selon le ministre Diop, en un temps relativement court, la Confédération des États du Sahel s’est imposée comme une réalité géopolitique incontournable, opérant « un changement de paradigme irréversible » fondé sur le respect de la souveraineté des États membres, de leurs choix stratégiques et des intérêts des populations. Il a reconnu que ce processus n’a pas été sans difficultés, notamment face à certaines résistances extérieures, mais a salué le rôle déterminant des hauts fonctionnaires dans la consolidation de cette dynamique.
Sur le plan sécuritaire, le président de séance a mis en avant les avancées notables obtenues grâce aux actions conjointes des Forces armées et de sécurité des États membres. « Peu de choses auraient été possibles sans la pacification progressive de l’espace AES, grâce aux actions conjointes de nos Forces armées et de sécurité (…) qui ont permis des victoires tangibles sur le terrain contre les groupes armés terroristes », a-t-il indiqué, annonçant que cette défense collective franchira une nouvelle étape avec la pleine opérationnalisation prochaine de la Force unifiée de la Confédération AES.
La diplomatie et le développement ne sont pas en reste. Abdoulaye Diop a souligné que la Confédération parle désormais d’une voix de plus en plus harmonisée sur la scène internationale, tout en enregistrant des progrès significatifs dans la mobilisation des ressources confédérales et la mise en place d’outils de gouvernance destinés au financement de projets structurants. Il a également salué les efforts de communication ayant permis de doter la Confédération d’identifiants visuels, notamment un logo, un drapeau, une devise et un hymne.
Au cœur des travaux des quatre prochains jours figurent l’évaluation rigoureuse du chemin parcouru depuis juillet 2024, l’examen du projet de rapport d’activités, celui relatif à l’état des discussions entre la Confédération AES et la CEDEAO, ainsi que l’étude de projets d’instruments juridiques visant à poursuivre l’opérationnalisation de l’organisation confédérale.
Invitant les participants à capitaliser sur la diversité de leurs profils et compétences, le ministre des Affaires étrangères a appelé à des échanges empreints de fraternité et de respect. « Je vous invite, durant vos travaux, à renforcer les échanges dans un climat de fraternité, de convivialité, d’amitié et de respect, conformément à l’esprit de solidarité qui anime la Confédération des États du Sahel », a-t-il exhorté, avant de conclure : « Sans plus tarder, et convaincu de la qualité de vos délibérations à venir, je déclare ouverts les travaux de la réunion des Hauts Fonctionnaires, préparatoire de la première session confédérale du Conseil des ministres. »
Cyril DAKPITI