Près d’une semaine après l’échec de la tentative de coup d’État du dimanche 7 décembre, les militaires interpellés doivent comparaître ce lundi 15 décembre 2025 devant le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Selon des sources judiciaires, ils seront reçus et auditionnés dans le cadre de l’ouverture formelle des procédures, marquant une étape clé dans le traitement judiciaire de cette affaire qui a secoué le pays.

Au total, une quinzaine de militaires impliqués dans ce putsch manqué ont été arrêtés après l’intervention des forces loyalistes. Ils seront entendus par le procureur spécial Mario Mètonou, avant leur présentation au juge d’instruction. Conformément à la procédure pénale, le juge des libertés et de la détention devra ensuite statuer sur un éventuel placement sous mandat de dépôt, en attendant l’instruction complète du dossier.

Le 7 décembre, les auteurs de la tentative, conduits par un officier supérieur, avaient brièvement investi la télévision nationale pour annoncer la fin du régime du président Patrice Talon et des institutions de la République. Avant cette apparition médiatique, des actions coordonnées avaient visé plusieurs hauts responsables militaires, provoquant des échanges de tirs et des tensions sécuritaires majeures. La situation a toutefois été rapidement maîtrisée par les autorités, avec un message officiel du ministre de l’Intérieur Alassane Séïdou, suivi d’une adresse du chef de l’État.

Dans la foulée des enquêtes, deux personnalités politiques proches de l’opposition ont également été interpellées : l’ancien ministre de la défense Candide Azannaï et Chabi Yayi, fils de l’ex-président Boni Yayi. Aucune communication officielle n’a, pour l’heure, précisé les motifs de ces arrestations, survenues au lendemain du putsch. 

Les autorités béninoises rappellent par ailleurs que la stabilisation de la situation a bénéficié d’une coopération régionale, notamment avec le Nigeria, dans le cadre des accords de la CEDEAO.

Jeremy Ahossou