À moins d’un an de la présidentielle, plusieurs évêques camerounais ont exprimé des critiques ouvertes contre le régime de Paul Biya, en poste depuis 42 ans. Mgr Samuel Kleda a estimé qu’une nouvelle candidature du chef de l’État « n’est pas du tout réaliste ». D’autres prélats, comme Mgr Emmanuel Abbo et Mgr Barthélémy Yaouda Hourgo, ont dénoncé la répression des voix dissidentes et les souffrances des populations, notamment dans les régions anglophones.

La Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC) a renforcé ces critiques par un message officiel le 11 janvier 2025. Elle a souligné l’échec du « Grand dialogue national » de 2019 à résoudre la crise sécuritaire et a dénoncé la persistance de la corruption et du marasme économique. Les évêques appellent à un dialogue sincère et à une nouvelle gouvernance pour sortir le pays de l’impasse.

Malgré ces prises de position, certains observateurs estiment que les prélats n’ont pas été assez audacieux. Le Jésuite Ludovic Lado regrette qu’ils n’aient pas explicitement appelé à un changement de régime après plus de quatre décennies de gouvernance du RDPC. Ces critiques ecclésiastiques s’inscrivent dans un contexte où l’exaspération sociale grandit face aux défis politiques et économiques du Cameroun.

Jeremy Ahossou