À quelques jours du scrutin présidentiel du 12 avril, la dette publique s’impose comme l’un des principaux axes de confrontation entre les candidats en lice. Alain-Claude Billie-By-Nze, ancien Premier ministre et figure de proue de l’opposition, critique ouvertement la gestion actuelle, dénonçant une dette « masquée » et mal maîtrisée.
Dans une sortie l'ancien proche d'Ali Bongo accuse les autorités de gonfler les chiffres et de contracter des emprunts peu transparents, tout en pointant un usage inapproprié des ressources empruntées, notamment pour des dépenses de fonctionnement.
En réaction, les responsables de la transition défendent vigoureusement leur bilan. Laurence Ndong, ministre de la Communication, rappelle que le régime d’Oligui Nguema a hérité d’un pays fortement endetté sans infrastructures visibles en contrepartie. Elle affirme que la priorité a été donnée au remboursement des échéances impayées afin de restaurer la crédibilité du Gabon sur la scène internationale, avec 45,6 % des ressources de l’État absorbées par le service de la dette depuis septembre 2023.
Les divergences de chiffres ajoutent à la confusion. Alors que Billie-By-Nze évoque une dette de 8 500 milliards de FCFA, les autorités assurent qu’elle est désormais en dessous de 7 000 milliards. Le FMI, pour sa part, l’estime à 67 % du PIB, tandis que le gouvernement conteste ce chiffre, préférant exclure certaines dettes sociales et administratives. Cette bataille d’interprétation illustre les tensions politiques et la complexité de la situation budgétaire du pays.
Jeremy Ahossou