Le Niger a exprimé son mécontentement face à l’Union africaine (UA), l’accusant d’avoir exclu sa délégation du récent sommet de Brazzaville. Bakary Yaou Sangaré, ministre des Affaires étrangères, a directement mis en cause Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, dénonçant une décision politique visant à marginaliser son pays. Il a souligné que cette exclusion s’inscrit dans les pressions exercées sur le Niger depuis le coup d’État du 26 juillet 2023.

En réaction, Niamey et ses alliés du Mali et du Burkina Faso, regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), envisagent de boycotter les instances internationales où ils ne sont pas traités équitablement. « Nous avons interdit que l’on parle de nous en notre absence », a affirmé le ministre nigérien, rappelant que son pays avait déjà rencontré des obstacles lors de la 78e Assemblée générale de l’ONU.

Parallèlement, le Niger prépare ses Assises nationales, prévues du 15 au 19 février 2025 à Niamey, afin de fixer les modalités de la transition politique. Le ministre de l’Intérieur, Mohamed Toumba, a annoncé la mise en place d’une Commission nationale, composée d’anciens ministres, hauts fonctionnaires et membres de la société civile, qui sera chargée de structurer ces travaux en plusieurs sous-commissions thématiques.

Cette commission dispose de trois semaines pour analyser les recommandations issues des consultations régionales et rédiger un avant-projet de la Charte de la transition. Alors que le bras de fer diplomatique avec l’UA se poursuit, le Niger entend tracer sa propre voie vers une nouvelle gouvernance.

Jeremy Ahossou