Le paysage politique tanzanien est secoué par l’exclusion du principal parti d’opposition, Chadema, des prochaines élections générales. La décision de la Commission électorale survient quelques jours après l’arrestation de Tundu Lissu, chef de file du parti. Chadema avait refusé de signer le code de bonne conduite électoral, estimant qu’il viole la Constitution. L’exclusion, une première dans l’histoire du pays, suscite de vives réactions dans la classe politique et parmi les observateurs internationaux.

L’un des avocats du parti, Rugemeleza Nshalla, a dénoncé une décision "arbitraire", soulignant que le président de la Commission n’a "aucun pouvoir légal pour exclure un parti". Selon lui, le code rejeté favorise clairement le parti au pouvoir, le CCM, et remet en cause l’impartialité de l’instance électorale. Chadema prévoit de contester cette mesure devant la justice et appelle la communauté internationale à intervenir face à ce qu’il considère comme une dérive autoritaire.

Le gouvernement, de son côté, rejette toute accusation d’exclusion et accuse Chadema d’avoir volontairement quitté le processus électoral. Le député Abdullah Makame insiste sur le fait que 17 partis ont accepté les règles établies, contrairement à Chadema. Malgré les réformes annoncées pour améliorer la transparence, le dialogue semble rompu à six mois de l’élection présidentielle.

Jeremy Ahossou