Le verdict de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) est tombé hier jeudi 30 janvier 2025 dans l'affaire opposant Olivier Boko et Oswald Homeky à l'État béninois. Ces deux anciens proches du président Patrice Talon ont été reconnus coupables de complot contre l'autorité de l'État et condamnés à 20 ans de réclusion criminelle. Rock Nieri, également impliqué, a reçu la même peine. La décision a été rendue après plusieurs suspensions du procès et en l'absence des avocats de la défense, qui avaient quitté l'audience pour dénoncer la composition de la Cour.
Tout au long du procès, Olivier Boko a clamé son innocence, affirmant qu’il n’avait jamais planifié de coup d’État. Il a insisté sur son attachement au président Talon, qu'il considère comme son « grand-frère », et a demandé aux juges de ne pas faire preuve d’indifférence dans leur délibération. Malgré ces déclarations, la Cour a maintenu les accusations, estimant que les éléments à charge étaient suffisants pour prononcer une condamnation sévère.
Le procès s’est déroulé dans un climat de tension, marqué par le retrait des avocats de la défense dès la première audience. Ces derniers dénonçaient la proximité supposée des juges avec le pouvoir en place, ce qui, selon eux, remettait en cause l’impartialité de la Cour. Face à cette situation, la justice a offert aux prévenus la possibilité de choisir de nouveaux avocats, mais cela n’a pas empêché la poursuite du procès jusqu'à son verdict final.
En plus de la peine de prison, Olivier Boko, Oswald Homeky et Rock Nieri devront verser individuellement 4,5 milliards FCFA à l’État béninois. De manière solidaire, ils devront également payer 60 milliards FCFA pour les préjudices causés. En revanche, les trois autres co-accusés ont été acquittés par la Cour, faute de preuves suffisantes.
Il est à noter que le procureur spécial avait initialement requis 10 ans de prison pour Olivier Boko et Oswald Homeky, et 20 ans pour Rock Nieri. Cependant, la Cour a finalement opté pour une condamnation plus lourde, confirmant ainsi la sévérité de la justice béninoise dans cette affaire.
Jeremy Ahossou