L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), principal parti d’opposition togolais, a vivement dénoncé la possible désignation de Faure Gnassingbé par l’Union africaine (UA) comme médiateur dans la crise opposant la République Démocratique du Congo au mouvement rebelle M23. Dans un communiqué publié le 9 avril 2025, Jean-Pierre Fabre, président de l’ANC, a qualifié cette éventualité d’« indécente » et de « profondément cynique ».

Selon l’ANC, il est inconcevable qu’un dirigeant accusé de violations systématiques des droits humains puisse jouer un rôle de médiateur dans un conflit aussi complexe. Le parti rappelle que Faure Gnassingbé a pris le pouvoir « dans un bain de sang » en 2005, causant la mort de plus de 500 personnes, et qu’il gouverne depuis dans un climat de « terreur, d’injustice et de confiscation du pouvoir ».

Le communiqué accuse également le président togolais d’avoir verrouillé les institutions, modifié la Constitution à son avantage et institutionnalisé la répression. En ce sens, l’ANC s’insurge contre l’attitude de l’Union africaine, qu’elle accuse de fermer les yeux sur cette situation, allant jusqu’à considérer une telle nomination comme une légitimation d’un régime « illégitime, antidémocratique et oppressif ».

Pour finir, l’ANC appelle les forces démocratiques africaines et internationales à s’opposer fermement à ce qu’elle considère comme une tentative de réhabilitation d’« un autocrate notoire ». Elle exhorte l’Union africaine à rester fidèle à ses principes de démocratie, de paix et de bonne gouvernance.

Jeremy Ahossou