Une vive tension secoue actuellement la scène politique ivoirienne. Tidjane Thiam, élu à la tête du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) en décembre 2023 avec près de 96 % des voix, fait l’objet d’une assignation en justice. Cette action, engagée par Valérie Yapo, une militante du parti, remet en question sa légitimité à diriger le PDCI, en pleine préparation de la présidentielle d’octobre prochain.

La polémique a pris une nouvelle tournure le mercredi 2 avril, lorsque les avocats du parti se sont rendus au tribunal des référés d’Abidjan pour défendre la position de leur leader. En parallèle, plusieurs députés du PDCI ont organisé une marche pacifique en direction du tribunal pour exprimer leur soutien à Thiam, arborant leurs écharpes parlementaires. Toutefois, leur progression a été interrompue par les forces de l’ordre.

Selon Simon Doho, chef du groupe parlementaire du PDCI, cette manifestation visait à dénoncer les tentatives de déstabilisation judiciaire contre leur président. Pour lui, il s’agit d’un combat en faveur de la démocratie et d’un avertissement contre toute instrumentalisation de la justice à des fins politiques, notamment pour freiner l’ascension de Thiam à la magistrature suprême.

La candidature de Tidjane Thiam à la présidentielle soulève également des débats sur sa nationalité. Ayant renoncé à la nationalité française pour respecter les conditions d’éligibilité, certains de ses opposants soutiennent pourtant qu’il aurait perdu sa nationalité ivoirienne, invoquant l’article 48 du Code de la nationalité. Ce point de droit reste aujourd’hui au cœur du contentieux qui divise le PDCI.

Jeremy Ahossou