L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a annoncé, dans une déclaration écrite datée du mardi 8 avril, son intention de revenir dans son pays après une longue période de silence. Installé depuis un an en Afrique du Sud, où il travaillait sur une thèse, Kabila explique sa décision par la gravité de la situation sécuritaire et institutionnelle actuelle en RDC. Il estime qu’il est temps pour lui de rentrer afin de contribuer à la recherche de solutions à la crise qui secoue le pays.

Dans son message, Joseph Kabila décrit une situation « hors de contrôle » et évoque la dégradation généralisée de tous les secteurs de la vie nationale. Il précise vouloir commencer son retour par la partie orientale du pays, particulièrement touchée par les violences. Bien qu’aucune date n’ait été communiquée, un de ses proches évoque un retour imminent dans cette zone sensible.

Ce retour soulève néanmoins des interrogations sur ses intentions réelles, surtout dans un contexte politique tendu à Kinshasa. Des spéculations circulent quant à une possible collaboration avec l’AFC/M23, dirigé par Corneille Nangaa, actuellement en conflit avec l’armée congolaise dans l’est. L’entourage de Kabila, sans confirmer, n’a pas écarté cette éventualité, laissant planer le doute sur ses projets politiques.

Le retour annoncé de l’ex-chef de l’État intervient peu après la rentrée politique de son parti, le PPRD, qui a récemment décliné l’invitation du président Tshisekedi à participer à la formation d’un gouvernement d’union nationale. Cette dynamique pourrait annoncer une nouvelle phase d’engagement de Joseph Kabila dans la vie politique congolaise.

Jeremy Ahossou