À l’issue de la première Réunion du Cadre de Concertation avec les Maliens Établis à l’Extérieur (CCMEX) 2025, tenue les mardi 16 et mercredi 17 décembre 2025, Sidi Bekaye Diarra, secrétaire chargé des finances, du développement et des investissements au Bureau du Haut Conseil des Maliens Établis en Chine (HCME Chine), a salué l’instauration d’un espace de dialogue qu’il qualifie d’« historique » entre l’État malien et sa diaspora.

Initiée par le ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, M. Mossa Ag Attaher, cette rencontre vise à mettre en place un cadre structuré, inclusif et pérenne d’échanges avec les Maliens de la diaspora, en vue de renforcer la cohésion, l’unité et la confiance entre les acteurs de la gouvernance migratoire. Placée sous le haut patronage de Son Excellence le Général d’Armée Assimi Goïta, Président de la Transition, elle s’inscrit dans la mise en œuvre des recommandations issues des Assises nationales de la Refondation et des États généraux de la Migration d’août 2023, en cohérence avec la Politique nationale de migration et le Dialogue inter-malien pour la paix et la réconciliation nationale.

Revenant sur son parcours, Sidi Bekaye Diarra a mis en lumière l’apport concret des Maliens établis en Chine à l’économie nationale. « Cela fait pratiquement 22 ans que je vis en Chine. Pour la plupart de mes compatriotes et moi-même, nous évoluons dans le domaine de la logistique, notamment le transfert de marchandises et de matières premières depuis les usines chinoises vers le Mali », a-t-il expliqué. 

Selon lui, cette expérience s’est construite progressivement, par l’adaptation du modèle chinois au contexte malien. « Nous nous sommes inspirés du modèle chinois que nous avons adapté, notamment dans la logistique, l’investissement dans les petites entreprises et la mise en place d’unités de transformation », a-t-il ajouté.

Soulignant l’importance stratégique de la coopération économique sino-malienne, le responsable du HCME Chine a rappelé le poids des échanges commerciaux. « Le poids économique de la Chine sur le Mali est très important. Le flux de conteneurs en provenance de la Chine vers les ports de Dakar, Abidjan, Conakry, Lomé ou encore le Ghana, puis en transit vers le Mali, représente un volume considérable », a-t-il indiqué, avant de saluer l’accompagnement des autorités chinoises et diplomatiques maliennes : « Nous remercions le gouvernement chinois, notre ambassadeur et notre consul. Globalement, les impacts positifs de la coopération économique Chine–Mali sont largement supérieurs aux impacts négatifs. »

Toutefois, des défis persistent, notamment en période de crise. « L’acheminement des conteneurs à partir des ports de Dakar ou d’Abidjan devient compliqué. L’État malien nous accompagne souvent pour alléger certains frais portuaires, mais sur le terrain, cet accompagnement reste parfois insuffisant », a-t-il déploré.

Fort de l’expérience accumulée dans la logistique et l’industrie, Sidi Bekaye Diarra a insisté sur la contribution des équipements importés de Chine au tissu industriel malien. « Aujourd’hui, lorsqu’on observe les petites industries au Mali, la majorité des machines proviennent de la Chine : elles sont “made in China” », a-t-il relevé, soulignant la fiabilité des produits et les garanties offertes jusqu’à leur arrivée au Mali.

Des vêtements aux équipements électroniques, en passant par les matériaux de construction et les produits alimentaires, le volume des échanges est, selon lui, considérable. « En tant que secrétaire chargé du développement et de l’investissement, je peux affirmer que ces activités génèrent des milliards et des milliards de francs CFA et contribuent de manière significative à l’économie nationale », a-t-il conclu. Avant d’appeler à la consolidation de ce nouveau cadre de concertation pour mieux valoriser l’apport de la diaspora au développement du Mali.

Cyril DAKPITI