Près d’un mois après le coup d’État militaire du 26 novembre 2025 en Guinée-Bissau, la crise politique reste vive. Alors que la mission des chefs d’état-major de la Cédéao a été rejetée par les autorités militaires, une délégation sénégalaise s’est rendue à Bissau le 21 décembre. Conduite par le ministre des Affaires étrangères Cheikh Niang, accompagné du ministre de la Défense, le général Birame Diop, la mission a engagé des discussions directes avec la junte au pouvoir.

À l’issue d’échanges qualifiés de « très fructueux », Dakar a réaffirmé sa volonté d’accompagner la Guinée-Bissau vers un retour rapide à la normalité institutionnelle. La délégation sénégalaise a notamment demandé la libération de toutes les personnes arrêtées à la suite du putsch, estimant que le pays est entré dans une phase de transition qui doit s’appuyer sur le soutien de la communauté internationale, en particulier celui de la Cédéao, mais aussi de l’Union africaine et des Nations unies.

Cette démarche intervient dans un contexte de fortes pressions régionales. La Cédéao a récemment brandi la menace de sanctions ciblées contre ceux qui entraveraient le retour à un régime civil. 

Pour rappel, le coup d’État est intervenu à la veille de la proclamation des résultats de la présidentielle, remportée selon l’opposition, et a conduit à la chute du président Umaro Sissoco Embalo. Depuis, une transition d’un an a été confiée au général Horta N’Tam, tandis que plusieurs figures de l’opposition restent détenues ou en exil.

Jeremy Ahossou