Lors d’un échange pédagogique avec des élèves, tenu hier mardi 16 décembre, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a choisi un cadre inhabituel pour aborder une question centrale de la vie politique : la succession au sommet de l’État. Devant un jeune public, le chef de l’État a insisté sur le caractère temporaire de toute fonction présidentielle, rappelant que le pouvoir s’inscrit dans une continuité institutionnelle fondée sur l’alternance.
S’inscrivant dans l’histoire politique du pays, Bassirou Diomaye Faye a cité ses prédécesseurs Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall pour souligner que chaque mandat n’est qu’un maillon d’une chaîne républicaine. « Le président de la République n’est en fonction que pour une période », a-t-il affirmé, avant de conclure simplement : « Aujourd’hui, il y a moi », marquant ainsi la normalité démocratique de son exercice du pouvoir.
L’allusion à son Premier ministre, Ousmane Sonko, a toutefois retenu l’attention. « Et demain ce sera peut-être le Premier ministre, je prie pour », a glissé le président, une phrase interprétée comme un signal politique fort dans un contexte où des divergences récentes ont nourri les spéculations sur les relations entre les deux figures majeures du pouvoir issu de la rupture de 2024.
Au-delà de la portée symbolique, cette déclaration s’inscrit dans une démarche de pédagogie politique assumée, notamment à destination de la jeunesse. Par cette sortie le président Bassirou Diomaye Faye envoie un message d’unité et de sérénité, tout en laissant ouverte la question de la traduction durable de cette harmonie dans la pratique du pouvoir.
Jeremy Ahossou