Le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux a organisé, hier mardi 16 décembre 2025, dans ses locaux, un atelier de consultation consacré aux avant-projets de textes relatifs à la création du futur Pôle judiciaire foncier.
La cérémonie d’ouverture de la rencontre était précisée par Boubacar Sidiki Diarrah, Secrétaire général du ministère ; en présence de plusieurs cadres de la justice et des acteurs du foncier.
En effet, au Mali, « les litiges fonciers constituent aujourd’hui l’une des principales sources de contentieux judiciaires. Ils représentent près de 40% des affaires portées devant les juridictions de l’ordre judiciaire et jusqu’à 90% devant celles de l’ordre administratif, révélant l’ampleur et la complexité des conflits liés à la gestion du foncier ».
Le Secrétaire général du ministère, Boubacar Sidiki Diarrah, a souligné l’urgence de la réforme. « Dans notre pays, la gestion du domaine foncier devient de plus en plus une préoccupation majeure, de nature à ébranler la paix, la quiétude et la cohésion sociale », a-t-il déclaré.
Cet atelier de consultation vise à favoriser le dialogue entre les acteurs concernés et à enrichir les textes en cours d’élaboration, afin de doter le Mali d’un mécanisme judiciaire adapté aux réalités foncières. Les travaux ont réuni plusieurs personnalités, notamment des représentants des départements ministériels, des directeurs de services centraux, le gouverneur de la région de Ségou, ainsi que des représentants des gouverneurs du District de Bamako et de la région de Koulikoro.
La prépondérance des litiges fonciers entraîne de nombreux dysfonctionnements : gestion fragmentée et peu coordonnée des dossiers, multiplicité des intervenants, lenteur des procédures, conflits entre les systèmes coutumiers, administratifs et judiciaires, absence de spécialisation des acteurs, sans oublier des décisions judiciaires parfois contradictoires.
Face à ces défis, la création du Pôle judiciaire foncier, actuellement en cours de structuration, apparaît comme une réponse institutionnelle majeure.
Doté de compétences civiles, administratives et pénales, ce pôle ambitionne de rationaliser le traitement des affaires foncières, d’unifier l’action des acteurs judiciaires et de simplifier les procédures.
Cette réforme, fortement attendue, vise à restaurer la confiance des citoyens dans la justice foncière, à prévenir les conflits liés à la terre et à renforcer durablement la paix et la cohésion sociale au Mali.
Amadou Traoré