Face à la menace croissante des groupes armés dans la région sahélienne, le Togo intensifie ses efforts pour sécuriser ses frontières nord. Un nouveau projet de gestion intégrée des frontières a été lancé récemment dans les localités de Mango et Cinkassé, à l’initiative de l’OIM avec l’appui des États-Unis. Cette démarche s’inscrit dans la volonté du gouvernement togolais de renforcer la résilience nationale face aux risques d’incursions et aux trafics illicites.

Le projet, au-delà de la fourniture d’équipements tels que véhicules, motos, détecteurs de métaux et radios VHF, vise à améliorer la surveillance et la coordination entre les forces togolaises et béninoises. Selon ADIKPIYI Kpatcha, représentant du ministre de la Sécurité, Mango et Cinkassé constituent des points stratégiques essentiels pour la protection du territoire. La mise en réseau des services de renseignement est également au cœur de cette initiative, indispensable dans un contexte où la menace terroriste ignore les frontières.

Depuis 2022, le Togo a engagé des réformes sécuritaires majeures dans le nord du pays, combinant actions militaires et diplomatiques. Le partenariat avec des acteurs internationaux comme l’OIM illustre cette nouvelle approche plus ouverte. Ndiaye Fatou Diallo, cheffe de mission de l’organisation, a salué cet engagement conjoint pour sécuriser les zones sensibles, tout en mettant en avant l'importance de soutenir les forces locales dans leurs efforts de protection.

Cependant, malgré les avancées enregistrées, la situation reste fragile. La longueur de la frontière avec le Burkina Faso rend toute surveillance continue difficile, tandis que les populations locales demeurent partagées entre coopération et peur des représailles jihadistes. La réussite de cette stratégie dépendra donc autant de la capacité opérationnelle des forces togolaises que de leur aptitude à instaurer un climat de confiance et à garantir le respect des droits humains.

Jeremy Ahossou