Le président béninois Patrice Talon a réaffirmé son refus d'accorder une libération aux opposants Reckya Madougou et Joël Aïvo, malgré les appels répétés en leur faveur. Dans une récente interview, il a clairement indiqué que leur libération n'était pas à l'ordre du jour sous son mandat, maintenant ainsi sa ligne de fermeté face aux demandes de clémence.
Depuis leur condamnation en 2021, ces deux figures de l'opposition sont considérées par leurs partisans comme des prisonniers politiques. Cependant, le chef de l'État rejette cette qualification et insiste sur le fait que leur détention entraîne des condamnations judiciaires légitimes. « Faire de la politique ne confère aucune immunité face à la justice », at-il affirmé, précisant qu'il ne reviendrait pas sur ces décisions.
Malgré les espoirs de certains, Patrice Talon a également écarté la possibilité d'une grâce présidentielle avant la fin de son mandat en 2026. Il estime que plus gracieux des opposants reviendraient à instaurer un dangereux précédent où les délits commis sous couvert de la politique seraient excusés. Selon lui, la justice doit suivre son cours sans interférence du pouvoir exécutif.
L'ancien président Boni Yayi, désormais chef du parti d'opposition Les Démocrates, avait pourtant plaidé pour la libération de Reckya Madougou, demandant publiquement pardon pour elle. Toutefois, Patrice Talon est resté inflexible, rappelant qu'il avait déjà exprimé son refus lors de précédentes rencontres avec l'opposition.
Seule une élection présidentielle pourrait changer la donne. Le président béninois a laissé entendre que son successeur serait libre de prendre une décision différente, mais il doute que cela soit une bonne idée. « Laissons un code à la République », at-il insisté, réaffirmant ainsi sa volonté de ne pas céder à la pression politique.
Jeremy Ahossou