En Gambie, une grande partie des biens confisqués à l’ex-président Yahya Jammeh, estimés à un milliard de dollars, ont été revendus dans des conditions opaques. Des avions, des maisons, du bétail et des animaux exotiques ont changé de mains à des prix dérisoires, souvent acquis par des proches du pouvoir. Malgré cette liquidation, seuls 23 millions de dollars ont été officiellement récupérés, laissant planer de nombreuses interrogations.

Les révélations du journaliste Mustapha K. Darboe sur les antennes d'RFI dénoncent un système de revente marqué par des conflits d’intérêts, des disparitions de biens et une absence totale de transparence. Des véhicules valant des milliers de dollars ont été bradés pour quelques centaines, et une grande partie du cheptel de Jammeh, notamment dans la réserve de Kanilai, a disparu sans trace ni registre.

Cette gestion controversée a provoqué la colère des citoyens, notamment des victimes du régime, qui n'ont toujours pas reçu les réparations promises. Un mouvement baptisé « Gambians against Looted Assets » a vu le jour, forçant le gouvernement à publier des rapports partiels de vente. Une enquête parlementaire est en cours, mais les craintes de blocages politiques persistent à l’approche de la présidentielle de 2026.

Jeremy Ahossou