La levée récente de 38,5 milliards de FCFA par l’État du Mali sur les marchés financiers de l’UEMOA a ravivé le débat sur la soutenabilité de la dette publique. L’ancien Premier ministre Moussa Mara, visiblement inquiet, a partagé une réaction tranchante sur ses réseaux sociaux.

« Sur le montant encaissé, presque 29 milliards seront à rembourser dès l’année prochaine, soit 75% de la somme empruntée », a-t-il averti. Selon lui, le taux d’intérêt élevé de cette opération constitue un fardeau supplémentaire qui « nous obligera à nous endetter encore pour faire face à son remboursement l’année prochaine ».

La situation, à ses yeux, risque de devenir intenable. « Au rythme où vont les choses, nous serons condamnés à poursuivre dans cette voie avec des charges de plus en plus importantes... », a-t-il averti.

Mara tire ainsi la sonnette d’alarme sur l’impact budgétaire d’une telle politique d’endettement : « Le Mali paie déjà plus pour le remboursement de sa dette que pour les salaires des fonctionnaires. Jusqu’à quand cela sera supportable pour nos finances publiques ? »

Appelant à une réaction stratégique, l'ancien Premier ministre invite les autorités à initier une réflexion avec les partenaires régionaux et internationaux : « Ce travail doit être engagé avec les autres pays membres de l’UEMOA et sans doute avec la communauté financière internationale. »

Cyril DAKPITI