Maurice Kamto a officiellement déposé un recours ce lundi auprès du Conseil constitutionnel camerounais pour contester l’invalidation de sa candidature à la présidentielle prévue le 12 octobre. L’opposant, arrivé deuxième lors de l’élection de 2018, avait vu son dossier rejeté samedi dernier par l’organe électoral Elecam, pour cause de "pluralité d’investiture" au sein du parti Manidem.

Cette exclusion repose sur le fait que deux candidatures ont été présentées au nom du Manidem, formation politique à laquelle Kamto s’est affilié après le boycott des élections de 2020 par son parti, le MRC. Les règles exigent en effet qu’un parti ait des élus pour pouvoir présenter un candidat, ce que le MRC ne remplissait plus. Kamto a donc opté pour une autre bannière, mais s’est retrouvé confronté à une rivalité interne au Manidem.

L’initiative de l’opposant de faire appel suscite un vif intérêt au sein de l’opinion. De nombreux soutiens dénoncent une injustice et pointent du doigt une application sélective des règles électorales. Ils soulignent notamment que d’autres partis ayant présenté deux candidats n’ont pas été sanctionnés de la même manière.

Du côté du pouvoir, le parti au pouvoir, le RDPC, balaie les accusations de traitement inéquitable. Selon ses représentants, chaque cas présente des spécificités, et la décision d’Elecam se fonde sur des conflits internes de longue date dans le Manidem, ce qui, selon eux, justifie l’invalidation de la candidature de Kamto.

Jeremy Ahossou