Le gouvernement burkinabè a exprimé sa vive indignation après l’annonce du décès d’Alain Christophe Traoré, alias Alino Faso, dans des circonstances jugées troubles en Côte d’Ivoire. Selon un communiqué du procureur ivoirien, il aurait été retrouvé mort le 24 juillet 2025 à l’école de gendarmerie. Pourtant, ni sa famille, ni son avocat, ni l’ambassade du Burkina Faso n’avaient été officiellement informés de ce drame, présenté comme un suicide.

Face à cette situation, le Burkina Faso a convoqué en urgence la Chargée d’affaires de l’ambassade ivoirienne à Ouagadougou, qui a confirmé le décès. « Le gouvernement s’étonne que ce drame survienne dans un lieu de détention officiel plus de six mois après son arrestation sans jugement », soulignant l’opacité qui entoure cette affaire, d’autant plus que les autorités ivoiriennes avaient nié par le passé toute pratique de torture ou d’exécution sommaire.

Le communiqué gouvernemental burkinabè évoque une « tentative manifeste de manipulation des faits », dénonçant le retard de 72 heures avant la diffusion publique de l’information. « Cette disparition est assimilable à un assassinat crapuleux », peut-on lire dans le texte, qui exige le rapatriement immédiat du corps pour des obsèques « dignes et honorables ».

Le gouvernement burkinabè interpelle Abidjan sur son « exigence de vérité et de justice », soulignant que cette perte plonge la famille d’Alino Faso dans une douleur immense et suscite une grande émotion au sein de la population. Il appelle les autorités ivoiriennes à « une transparence totale dans la gestion de ce dossier » et annonce rester pleinement mobilisé pour que lumière soit faite.

Le Burkina Faso rend hommage à un homme « engagé pour des causes humanistes », dont la mort ne saurait rester sans réponse. Le communiqué conclut avec fermeté : « La mort de Alino Faso ne restera pas impunie. »

Jeremy Ahossou