L’ancien président béninois, Thomas Boni Yayi, s’est exprimé ce lundi 4 novembre 2025 pour rejeter fermement la proposition de loi visant la création d’un Sénat au Bénin. Selon lui, cette initiative, introduite à l’Assemblée nationale, ne repose sur aucun consensus national et risque d’affaiblir les fondements démocratiques du pays. Il dénonce une démarche précipitée et contraire à l’esprit de la Constitution de 1990, qui a toujours reposé sur l’équilibre et la séparation des pouvoirs.
Dans sa déclaration publique, l’ancien chef de l’État estime que la création d’un Sénat « n’est ni opportune ni légitime » et qu’elle « constitue une dérive institutionnelle ». Il affirme que cette réforme pourrait modifier la nature même du régime politique béninois, en instaurant une institution dont la composition et les attributions « soulèvent de sérieuses interrogations ». Pour Boni Yayi, un tel projet ne renforce pas la démocratie, mais favorise plutôt « un climat d’exclusion » nuisible à la cohésion nationale.
Boni Yayi a par ailleurs annoncé qu’il ne saurait, « en aucun cas », faire partie de cette nouvelle institution en tant que membre de droit. Il invite le peuple béninois à demeurer vigilant face à toute tentative de modification de la Constitution sans consultation populaire. Pour lui, seule la voie référendaire peut exprimer « la volonté nationale » et garantir la légitimité d’une réforme d’une telle ampleur.
L’ancien président a enfin exhorté les 22 députés du parti Les Démocrates à s’opposer à la révision constitutionnelle et à « honorer leur serment d’artisans de la restauration de la démocratie ». Il les appelle à user de leur minorité de blocage pour rejeter le texte et à défendre les valeurs républicaines. « Ensemble, défendons notre République, notre démocratie et notre unité nationale », a-t-il conclu avec gravité.
Jeremy Ahossou