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Benin - Patrice Talon, « Je n’ai jamais voulu d’élections sans l’opposition »

last updated: Wednesday, November 5, 2025 6:50 AM
Source: NEW AFRIQUE

Patrice Talon, président de la république

Le président béninois Patrice Talon est revenu, lors d’un entretien télévisé le mardi 4 novembre 2025, sur les crises politiques qui ont marqué le pays depuis 2016, en particulier les législatives de 2019. Selon lui, l’ancien président Boni Yayi porterait la responsabilité principale de la tension politique et des violences postélectorales. « Ce qui s’est passé en 2019, seul le président Boni Yayi en est responsable », a-t-il affirmé, rappelant que l’opposition avait initialement accepté de participer au scrutin avant de se retirer sur instruction de son prédécesseur.

Le chef de l’État a souligné que cette rupture avait entraîné un scrutin sans opposition, une première depuis le renouveau démocratique, et provoqué de graves troubles dans plusieurs localités. Il affirme toutefois avoir fait tout ce qui était possible pour éviter cette situation. « J’ai pris mes responsabilités, mais la vérité doit être dite. Je n’ai jamais voulu d’élections sans l’opposition », a martelé Patrice Talon, assumant les critiques qui avaient suivi.

Pour rétablir la sérénité après ces événements, Patrice Talon rappelle avoir convoqué un dialogue politique en août 2019. Il y voit la preuve de sa volonté d’ouverture, en soulignant que les Démocrates ont pu participer aux législatives de 2023 « sous les mêmes lois contestées en 2019 ». « Ceux qui criaient à l’exclusion ont pu siéger à l’Assemblée nationale avec 28 députés, preuve que le problème n’était pas la loi mais la volonté politique », a-t-il ajouté.

Dans le même entretien, le président béninois est revenu sur sa récente rencontre du 24 octobre 2025 avec Boni Yayi. Selon lui, son prédécesseur lui aurait demandé « d’annuler le processus électoral en cours afin qu’on reparte à zéro histoire de repêcher le duo LD ». Patrice Talon a expliqué avoir décliné cette requête, la jugeant « techniquement impossible ». Il a plutôt proposé à Boni Yayi d’envisager des « accords parlementaires » avec d’autres partis tels que la FCBE, le BR ou l’UP-R, suggestion restée sans suite.

Le président Talon a enfin réfuté toute volonté d’absorber l’opposition, comme l’avait insinué Boni Yayi. « Je n’ai jamais demandé que les uns et les autres aillent à l’UP-R ou au BR », a-t-il insisté, dénonçant les accusations selon lesquelles il chercherait à réduire les opposants à néant. Pour lui, le véritable enjeu demeure la maturité politique et la responsabilité des acteurs dans la consolidation de la démocratie béninoise.

 

Jeremy Ahossou 


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