L’opposant camerounais Issa Tchiroma Bakary a appelé les populations à observer trois jours de « villes mortes » du 3 au 5 novembre prochains. Ce mot d’ordre survient alors que le pays tente à peine de se relever des récentes violences post-électorales ayant suivi le scrutin présidentiel du 12 octobre. Des quartiers entiers demeurent marqués par les traces de ces affrontements, entre commerces fermés, familles endeuillées et habitants encore traumatisés.

Selon le président du FSNC, cette opération vise à « démontrer la solidarité du peuple face à un régime qui ne le reconnaît plus ». Issa Tchiroma invite les citoyens à « garder leurs commerces fermés et à rester chez eux en silence » pour exprimer pacifiquement leur désaccord. L’opposant dénonce le « climat de terreur » instauré depuis la proclamation des résultats et appelle à une résistance civile, malgré les conséquences économiques déjà visibles dans plusieurs localités.

Face à cette annonce, les autorités ont réagi avec fermeté. Le préfet du Wouri, Sylyac Marie Mvogo, a appelé les populations à « vaquer librement à leurs occupations », assurant que des mesures ont été prises pour garantir la sécurité des personnes et des biens. Dans un communiqué, il a également mis en garde les instigateurs de ces appels qu’il qualifie de « malveillants », les sommant d’y mettre un terme.

Alors que le gouvernement encourage la reprise des activités, notamment à travers les directives du ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana, la crainte d’une paralysie économique demeure. Sur les réseaux sociaux, cerains camerounais redoutent de nouvelles pénuries et une hausse des prix, tandis que le pays s’apprête à vivre une nouvelle séquence de tension politique à l’approche de la prestation de serment du président élu.

Jeremy Ahossou