Face à la colère des chauffeurs et la menace d’un arrêt de travail, les syndicats des transporteurs routiers sont conviés en urgence, à une réunion, demain jeudi 6 novembre 2025 à 10 heures, dans la salle de réunion du 3ᵉ étage de la Primature, pour tenter de trouver un compromis.
L’arrestation de plusieurs chauffeurs à Bamako pour « détournement de carburant », dont certains ont été filmés à visage découvert et les images diffusées au journal télévisé de la chaîne nationale, a provoqué une vive indignation dans les rangs des chauffeurs.
Ainsi, lors d’une assemblée générale, tenue lundi dernier, ils ont dénoncé ces pratiques qu’ils jugent humiliantes.
« Nous ne sommes pas d’accord que nos camarades soient arrêtés et filmés avant le jugement. Nous, chauffeurs, sommes obligés de travailler avec des bidons », a déclaré un chauffeur en colère.
Un autre renchérit : « Nous ne sommes pas d’accord avec l’interdiction des bidons. Nous travaillons avec, c’est notre réalité. En plus, nous dénonçons le fait que des gens nous filment pour nous publier sur les réseaux sociaux. »
Certains intervenants ont également pointé du doigt la gestion de la crise par leurs propres syndicats, qu’ils accusent de les avoir « exposés ».
Face à la menace d’un nouvel arrêt de travail, le gouvernement tente de désamorcer la tension. A travers le ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, la Primature a invité les représentants des syndicats des chauffeurs à une réunion prévue le jeudi 6 novembre 2025 à 10 heures, dans la salle de réunion du 3ᵉ étage de la Primature.
« Dans le cadre de la gestion de la crise liée au transport du carburant, et en considération du rôle très déterminant que jouent les syndicats des chauffeurs et des conducteurs routiers dans l’approvisionnement du pays, le Premier ministre, Chef du Gouvernement, rencontrera l’ensemble des syndicats des chauffeurs engagés dans cette mission hautement patriotique », précise la correspondance du ministre en charge du Dialogue social.
Le courrier ajoute : « À cet effet, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir désigner les représentants de la Fédération nationale des transports affiliée à votre organisation, notamment le Syndicat national des conducteurs routiers du Mali (SYNACOR), en vue de leur participation à ladite réunion. »
Pour rappel, cette nouvelle menace d’arrêt de travail des chauffeurs intervient après la levée d’un premier mot d’ordre de grève et le retrait de leur plainte contre Abdoucar Sidiki Fomba, membre du Conseil national de Transition (CNT).
Amadou Traoré