La Commission électorale nationale de Tanzanie a proclamé, vendredi 31 octobre 2025, la victoire de la présidente sortante Samia Suluhu Hassan avec 97,66 % des suffrages. Ce résultat, annoncé après trois jours de troubles, confirme son maintien au pouvoir, quatre ans après avoir succédé à John Magufuli en 2021. La cérémonie d’investiture est prévue pour le samedi 1er novembre, selon une source proche du gouvernement.
Le scrutin s’est déroulé dans un contexte particulièrement tendu. Des affrontements violents ont éclaté dans plusieurs villes, alors que l’opposition dénonçait une élection « verrouillée » et marquée par de nombreuses irrégularités. Le principal rival de la présidente, Tundu Lissu, chef du parti Chadema, a été arrêté et inculpé pour « haute trahison », tandis qu’un autre opposant, Luhaga Mpina, a vu sa candidature rejetée par la Commission électorale pour « irrégularités de procédure ».
Malgré ces tensions, les autorités ont assuré que le processus électoral s’était « déroulé conformément à la loi ». Toutefois, plusieurs ONG et observateurs indépendants contestent cette version, évoquant des cas de répression contre les manifestants et des fraudes massives. Selon certaines sources de l’opposition, les violences auraient fait plus de 700 morts, un chiffre que le gouvernement rejette catégoriquement.
Face à cette situation préoccupante, l’Organisation des Nations unies a appelé à une « enquête minutieuse et impartiale » sur les violences postélectorales. La réélection de Samia Suluhu Hassan, première femme à diriger la Tanzanie, s’inscrit ainsi dans un climat de profonde division politique, alors que le pays espère tourner la page des affrontements pour renouer avec la stabilité et le dialogue national.
Jeremy Ahossou