Le Togo a perdu du terrain dans le Rule of Law Index 2025 publié par le World Justice Project (WJP). Selon le rapport rendu public le 28 octobre, le pays enregistre une baisse de 2,9 % de son score global, figurant parmi les plus fortes régressions en Afrique aux côtés du Soudan, du Mozambique, du Niger et de la Tunisie. Cette évolution intervient dans un contexte continental marqué par une érosion générale de l’État de droit, où 28 des 38 pays africains évalués voient leurs performances reculer.
Pour le Togo, cette baisse est perçue comme un signal d’alarme. Elle traduit les défis persistants en matière de gouvernance démocratique, d’indépendance de la justice et de respect des droits fondamentaux. Malgré des efforts de modernisation de son système judiciaire et de lutte contre la corruption, le pays peine encore à renforcer la confiance entre les institutions et les citoyens. Des tensions politiques et sociales continuent de freiner les réformes amorcées ces dernières années.
Sur le plan continental, seuls huit pays améliorent leur score en 2025, parmi lesquels le Sénégal, la Sierra Leone, le Gabon, le Botswana, Madagascar et le Maroc. Ces nations bénéficient des retombées de réformes judiciaires et de politiques de transparence. Toutefois, la tendance générale demeure préoccupante : pour la troisième année consécutive, l’Afrique affiche un recul global de l’État de droit, minée par la montée de l’autoritarisme et la réduction de l’espace civique.
Le Rwanda conserve sa position de leader africain avec un score de 0,63, suivi de la Namibie et de Maurice. Le WJP invite les gouvernements africains, dont celui du Togo, à investir davantage dans leurs institutions et à garantir l’indépendance de la justice. Comme le rappelle l’organisation, « le respect de l’État de droit n’est pas une fatalité, c’est un choix politique et un engagement envers les citoyens ».
Jeremy Ahossou