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Mali - Le Premier ministre, Général de division Abdoulaye Maiga, face aux faitières de la presse, hier, à la Maison de la presse : « A aucun moment, nous n’avons décidé de suspendre la liberté de presse »

last updated: Friday, December 13, 2024 6:27 PM
Source: New Afrique

Le Premier ministre du Mali, General Abdoulaye Maiga

Dans le cadre de la série de rencontres avec certaines structures publiques, organisations socioprofessionnelles et religieuses, ainsi que les légitimités traditionnelles de Bamako, le nouveau Premier ministre, Général de division Abdoulaye Maiga, a rencontré, hier jeudi 12 décembre 2024, à la Maison de la presse, les responsables des faitières de la presse. « Les restrictions aux libertés d’expression et le grand retard qu’accuse la fameuse aide publique à la presse ont constitués le plat de résistance de ce face-à-face, premier du genre au Mali.

Aux doléances du monde de la presse, le chef de gouvernement a donné des assurances. 

 

De la liberté de la presse, à la relecture des textes régissant le cadre juridique des médias maliens, en passant par la fameuse question de l’aide à la presse, le président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté, s’est penché sur ces différents maux qui assaillent la corporation.

Le président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté, à l’entame de ses propos, a salué l’esprit de rassemblement du Premier ministre. 

« Monsieur le Premier ministre, votre présence parmi nous ce matin témoigne de votre désir de réussir votre mission. C’est aussi le signe de votre esprit de rassemblement, d’unité, de progrès collectif, de respect dans la diversité des opinions », a-t-il déclaré 

Aussi, est-il revenu sur les différents maux en 3 points essentiels et complémentaires ; la liberté de la Presse, de la relecture des textes régissant le cadre juridique des médias maliens, de la question de l’aide à la Presse.

Selon, M Danté, la presse malienne traverse des périodes particulièrement difficiles en ce qui concerne la liberté d’expression. 

« Nous sommes au regret de revenir encore sur les cas d’enlèvement, d’assassinat et de fermeture de médias à travers la prise de décisions extrêmes par l’instance de régulation censée garantir la liberté de la Presse, comme le cas de Joliba plus près de nous », a déploré M. Danté. 

Quant à la relecture des textes régissant les médias maliens, le président de la Maison de la Presse a déclaré : « Depuis 2021, l’ensemble des acteurs de la Presse se sont engagés dans le nécessaire projet   de relecture des textes régissant le cadre juridique des médias maliens.  Depuis la finalisation de ces textes, nous avons le sentiment de prêcher dans le désert » 

A propos de la question de l’aide publique à la Presse, non seulement, M. Danté a déploré son insignifiance en l’état actuel, mais également a apporté des précisons. 

« Ce chapitre ne se résume pas à une aide financière seulement. Une aide financière qui d’ailleurs est inexistante depuis quelques années. L’aide doit englober à la fois les questions de formation, d’appuis institutionnels aux structures publiques, de formation comme la prestigieuse École Supérieure de Formation en Journalisme et des Sciences de la Communication, de l’aide indirecte et de la problématique de la fiscalité des organes de Presse », a-t-il indiqué.

Et de préciser : « Une semaine avant votre nomination, lors d’une rencontre avec une association de la Presse, on disait que l’aide à la Presse n’était pas payée parce que les responsables de la Presse n’ont pas fourni un rapport qui leur est demandé depuis trois ans.

Monsieur le Premier ministre, c’est l’occasion de vous dire qu’après la désignation des membres du collège de la HAC, on nous a demandé pour des raisons dont je me réserve le devoir de ne pas évoquer ici ce matin, le 14 avril 2022 de produire un rapport sur l’utilisation et l’affectation de l’aide à la Presse aux titres des années 2018, 2019 et 2020. Six jours après, c’est-à-dire le 20 avril 2022, le rapport était déjà déposé. Malgré nos multiples lettres de relance, nous n’avons pas eu de réponse. Et pourtant, on a continué à dire que l’aide n’était plus donnée parce que le rapport demandé depuis 3 ans n’était pas fourni », a-t-il martelé. 

Par ailleurs, dans son discours, Bandiougou Danté, a naturellement évoqué « l’affaire Joliba- HAC »

Selon lui, les informations reçues, ces dernières heures de la médiation dans cette affaire, présagent d’un dénouement heureux rapide. 

Prenant la parole, le Premier ministre a rassuré les faîtières de la presse sur un certains nombres de doléances et de préoccupations, notamment sur la liberté de presse, et la relecture des textes.

« Nous sommes dans une transition démocratique. A aucun moment, nous n’avons décidé de suspendre la liberté de presse », a rassuré le Premier ministre.

Amadou Traoré


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