Encore Guinée, la cour d’appel de Conakry a confirmé la peine de deux ans de prison ferme à l’encontre d’Aliou Bah, président du parti d’opposition MoDeL. Cette décision, rendue sans que les militants ni les journalistes puissent assister à l’audience, a été annoncée à l’extérieur par l’un de ses avocats.
L’opposant était poursuivi pour « offense et diffamation » envers le chef de l’État Mamadi Doumbouya, après avoir dénoncé le silence des autorités religieuses sur les disparitions de figures de la société civile et critiqué la gestion opaque du projet minier Simandou.
L’annonce du verdict a suscité la colère des sympathisants du MoDeL, massés devant le tribunal. Aliou Bah, fidèle à son attitude depuis le début du procès, a levé le poing en signe de défi avant d’être conduit à la maison centrale de Conakry. Pour le parti, cette décision est perçue comme une manœuvre pour affaiblir l’opposition, alors que plusieurs figures majeures, dont Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Alpha Condé, sont déjà en exil.
Malgré cette condamnation, le MoDeL ne compte pas en rester là. Son cadre Cheikh Sakho affirme que toutes les voies de recours seront explorées, notamment devant la Cour suprême et la cour de justice de la CEDEAO. Selon les militants, l’emprisonnement d’Aliou Bah s’ajoute à une série de mesures répressives qui, à leurs yeux, rendent toute élection crédible impossible dans le pays.
Jeremy Ahossou