Au Bénin, la réforme du code électoral adoptée en mars 2024 reste au cœur des tensions à moins d’un an des élections générales de 2026. L’opposition, la société civile et les autorités religieuses dénoncent des dispositions jugées restrictives, notamment la nécessité pour un parti d’obtenir 20 % des voix dans l’ensemble des 24 circonscriptions pour prétendre à un siège de député. Une clause que beaucoup perçoivent comme une stratégie pour écarter certains partis.
Face aux critiques, le gouvernement maintient sa position. Wilfried Houngbédji, porte-parole de l’exécutif, insiste sur le caractère équitable du texte, affirmant que « personne n’est exclu des élections ». Il prévient toutefois qu’aucun désordre ne sera toléré pendant le processus électoral, mettant en garde ceux qui chercheraient à semer le trouble. De son côté, l’opposition estime que le véritable désordre vient du code lui-même et appelle à sa révision.
Les évêques du Bénin, fidèles à leur rôle historique dans la défense de la démocratie, sont également montés au créneau. Dans un récent communiqué, ils appellent à des « actions concrètes qui garantissent des élections inclusives, transparentes et apaisées », et insistent sur la nécessité d’une relecture du code pour préserver la stabilité du pays.
Jeremy Ahossou