La Conférence des évêques du Togo (CET) a exprimé ses inquiétudes face à la situation sociopolitique du pays, marqué depuis le 3 mai par le passage à la Ve République. Dans un communiqué publié lundi, les évêques dénoncent un climat de "crispations", de "frustrations générales" et de précarité sociale, soulignant que ce changement constitutionnel s’est opéré sans véritable consultation populaire.

Les prélats rappellent avoir, dès mars 2024, mis en garde les autorités contre une modification de la Constitution sans dialogue national. Ils avaient alors appelé le Chef de l’État à renoncer à la promulgation de la nouvelle loi fondamentale, adoptée par une Assemblée en fin de mandat. "Hélas, ces appels n’ont pas été pris en compte", déplorent-ils.

Pour la CET, l’absence de concertation renforce les divisions et fait peser une menace sur la cohésion nationale. "Une Nation ne se bâtit pas durablement sur le silence imposé, la peur ou le mépris de la voix du peuple", insistent les évêques, qui appellent à un "dialogue sincère, inclusif et constructif" pour sortir de la crise.

Les évêques saluent la maturité du peuple togolais, tout en précisant que "résilience ne signifie pas résignation". Ils encouragent les chrétiens catholiques à prier pour la paix, la justice et la dignité, notamment lors de la neuvaine préparatoire à la Pentecôte, prévue du 30 mai au 7 juin 2025.

Jeremy Ahossou