La mise en place des institutions prévues par la nouvelle Constitution du Togo se poursuit. Après les élections sénatoriales du 15 février 2025, le président Faure Gnassingbé a nommé, ce mercredi 5 mars 2025, 20 nouveaux sénateurs par décret. Ces nominations viennent compléter la liste des 41 élus, portant ainsi à 61 le nombre total ds membres du Sénat.
Fait notable, plusieurs figures de l’opposition figurent parmi les nouveaux sénateurs désignés par le chef de l’État. Parmi eux, Séna Alipui de l’Union des forces de changement (UFC), Innocent Kagbara du Parti démocratique panafricain (PDP), Adrien Beliki Akouété du Comité d’action pour le progrès (CPP), Abass Kabou du Mouvement des républicains centristes (MRC) et Me Mouhamed Tchassona-Traoré du Mouvement citoyen pour la démocratie (MCD). Cette diversité politique soulève des réactions contrastées au sein de la classe politique.
La création du Sénat marque une avancée majeure vers l’établissement du régime parlementaire instauré par la Constitution de la Ve République. Son rôle sera de compléter le travail de l’Assemblée nationale en matière législative. Avec ces nominations, le pays se rapproche de la prochaine étape institutionnelle : l’élection du Président de la République par les parlementaires et la mise en place du Président du Conseil.
Cependant, une partie de l’opposition reste fermement opposée à cette nouvelle Constitution. Récemment, un front regroupant plusieurs partis et organisations de la société civile, dont l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et les Forces démocratiques pour la République (FDR), a été créé pour s’opposer au nouveau régime parlementaire. Ces formations dénoncent un processus qu’elles jugent non consensuel et appellent à une mobilisation citoyenne contre son application.
Alors que les institutions prennent forme, le débat politique reste vif au Togo. L’intégration d’opposants au Sénat est perçue par certains comme un signe d’ouverture, tandis que d’autres y voient une stratégie du pouvoir pour mieux contrôler l’opposition. L’avenir du paysage politique togolais dépendra des prochains développements et des réactions des différentes forces en présence.
Jeremy Ahossou