La nomination de cinq figures de l'opposition au Sénat par le président Faure Gnassingbé suscite de nombreuses interrogations sur leur avenir politique. Séna Alipui (UFC), Innocent Kagbara (PDP), Adrien Beliki Akouété (CPP), Abass Kabou (MRC) et Me Mouhamed Tchassona-Traoré (MCD) rejoignent ainsi les 41 sénateurs récemment élus. Cette décision relance le débat sur la cohabitation entre opposition et pouvoir au sein des institutions togolaises.

Ces opposants, bien que membres de partis distincts, ont souvent eu des approches nuancées vis-à-vis du régime. Certains, comme l’UFC, ont déjà entretenu des relations politiques avec le parti au pouvoir, notamment à travers l’accord signé en 2010 avec l’UNIR. D’autres formations, comme le PDP et le MCD, ont maintenu une posture plus indépendante. Leur présence au Sénat pourrait-elle marquer un rapprochement progressif avec le gouvernement ?

Une question centrale demeure : ces nouveaux sénateurs issus de l’opposition continueront-ils à critiquer ouvertement les actions du gouvernement ou adopteront-ils une posture plus conciliante ? Leur rôle au sein de la chambre haute du Parlement dépendra en grande partie de leur marge de manœuvre et des choix politiques qu’ils feront dans les mois à venir.

Si cette nomination peut être perçue comme une tentative d’ouverture du pouvoir, elle pourrait aussi fragiliser certaines formations politiques en les divisant entre partisans de la collaboration et défenseurs d’une opposition radicale. L’avenir nous dira si ces figures de l’opposition joueront un rôle actif dans l’élaboration des lois ou si leur présence au Sénat signera un éloignement progressif de la contestation politique.

Par la rédaction NEW AFRIQUE