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Mali - Crise de carburant : Des Bamakois dénoncent la complicité des gérants des stations

last updated: Monday, October 27, 2025 9:16 AM
Source: New Afrique

Image d'illustration

La crise de carburant à Bamako n’est plus un mal du ventre mais celui des yeux. La preuve : les stations-services même sans carburant sont érigées en dortoirs par de très nombreux  clients désemparés en attente du sésame. Certains chefs de famille vont jusqu’à installer leurs moustiquaires, la nuit, pour ne pas perdre leur position dans le rang. Avec la gravité de la crise obligeant les clients à prendre leur mal en patience, certains dénoncent la complicité des gérants des stations et proposent le ravitaillement d’au moins 3 stations par quartier de Bamako.

 

En effet, dans toutes les stations de service de Bamako, aujourd'hui, des usagers en moto ou voiture sont obligés d’y passer des nuits dans l’espoir de trouver, sans certitude, le carburant.

Pour beaucoup de clients, la crise est due à un manque de planning des autorités à ravitailler des stations dans les quartiers, et la volonté manifeste des pétroliers à garder le carburant pour des stations prioritaires.

Aujourd'hui, le constat est amer, on ne verra jamais deux stations en service sur un même tronçon. Une fois qu'une station est en service, toutes les autres proches restent fermer et cela force les clients à faire des queues de plus d’un kilomètre.

Un usager témoigne : « Je pense que s'il n y a vraiment pas de carburant, les stations doivent être hors service, mais ce n'est pas le cas. Des stations ferment, malgré la disponibilité du carburant. Et on ne verra jamais deux stations travailler au même moment alors que si c’est le cas, les files d’attente ne seront pas aussi longues comme c'est le cas actuellement. Je pense que l'Etat doit intervenir à ce niveau pour essayer d'approvisionner au moins quelques stations dans un seul quartier ».

Un conducteur de Taxi-moto se confie : « J'habite à Yirimadio, mais j’ai passé 4 nuits à Senou dans une station avant d'avoir de l'essence pour pouvoir rentrer chez lui et travailler. Et là-bas, j'ai vu plusieurs résidents de Yirimadio et de Banankabougou dans les longues files parce qu'aucune station ne travaille en permanence et nous sommes obligés d'aller à Senou pour nous servir ».

Un autre usager d’enfoncer le clou : « Ce qui fait mal sur le tronçon Yirimadio-Missabougou est que les stations s’attendent pour que l'une finisse son carburant et l'autre ouvre son service. Je me demande si elles veulent ouvrir ensemble et servir le maximum de personnes en même temps ».

Par ailleurs, en dehors de ces témoignages d'autres pensent que les services de l'Etat doivent s'impliquer pour organiser l’ouverture simultanée des stations pour assouplir la souffrance des clients devant les stations de service.

Amadou Traoré 


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