La décision de proroger l’état d’urgence sécuritaire pour un an dans la région des Savanes continue de diviser la classe politique togolaise. L’opposition, bien qu’engagée dans la lutte contre l’insécurité, dénonce une mesure jugée excessive et réclame une meilleure transparence dans son application. Elle avait proposé une prolongation de six mois, assortie d’un contrôle renforcé, mais cette suggestion n’a pas été retenue par la majorité parlementaire.

Brigitte Adjamagbo-Johnson, députée de la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP), a exprimé son regret face à cette décision. "Nous avons proposé six mois pour permettre une évaluation plus transparente de la situation avant toute reconduction. Malheureusement, nous n’avons pas été entendus." Elle souligne que la durée d’un an risque d’affaiblir les mécanismes de contrôle démocratique et d’ouvrir la porte à des abus.

L’opposition s’inquiète également des risques pour les libertés fondamentales. "Aucune région n’est totalement à l’abri des menaces, mais cela ne signifie pas que nous devons restreindre les droits des citoyens sans garanties claires." Des cas d’abus ont été signalés, mais les réponses du gouvernement sur ces incidents restent floues, selon les parlementaires de l’opposition, qui demandent un meilleur encadrement des mesures d’exception.

Malgré ses critiques, l’opposition insiste sur son soutien aux forces de défense et de sécurité (FDS). "Nous saluons leur engagement et honorons la mémoire de ceux qui ont perdu la vie, militaires comme civils. L’intégrité nationale est une responsabilité partagée." Alors que le gouvernement défend la nécessité de cette prorogation pour renforcer la riposte contre les menaces sécuritaires, l’opposition continue d’exiger un contrôle démocratique rigoureux pour éviter les dérives.

Jeremy Ahossou