Une mission de la CEDEAO, dépêchée en Guinée-Bissau pour faciliter le dialogue en vue des élections de 2025, a été contrainte de quitter le pays après des menaces d’expulsion émanant du président Umaro Sissoco Embalo. La délégation, dirigée par l’Ambassadeur Bagudu Hirse, a annoncé son départ précipité dans un communiqué publié le 2 mars, précisant qu’elle était venue sur instruction de la Conférence des Chefs d’État de la CEDEAO, dont Embalo est lui-même membre.
Arrivée à Bissau, la mission avait été reçue par le président avant de rencontrer divers acteurs politiques, la société civile et des partenaires internationaux. Son objectif était d’établir une feuille de route consensuelle pour les prochaines élections législatives et présidentielles. Un projet d’accord avait été préparé et soumis aux parties prenantes, mais avant d’aboutir, la délégation a été contrainte de partir sous la pression du chef de l’État.
Malgré ce départ forcé, la mission a assuré qu’elle soumettra son rapport au Président de la Commission de la CEDEAO. Ce document inclura des recommandations pour garantir la tenue d’élections inclusives et pacifiques. Cet incident s’inscrit dans un climat politique tendu, marqué par le report de l’élection présidentielle au 30 novembre 2025 par Umaro Sissoco Embalo, qui entend rester en fonction jusqu’à l’entrée en vigueur du prochain président.
La Cour suprême de Guinée-Bissau a prolongé son mandat jusqu’au 4 septembre 2025, une décision rejetée par l’opposition, qui estime que le président aurait dû quitter ses fonctions dès le 27 février. Cette crise politique soulève des inquiétudes quant à la stabilité du pays et à l’organisation du prochain scrutin présidentiel.
Jeremy Ahossou