L’ancien ministre et ancien candidat à la présidentielle, Christian Enock Lagnidé, a adressé une lettre au président béninois Patrice Talon dans le cadre du débat sur la révision de la Constitution. Dans cette correspondance transmise le 4 novembre 2025, il formule plusieurs propositions qu’il juge nécessaires pour adapter la Loi fondamentale, adoptée il y a trente-cinq ans, aux réalités sociales, économiques et institutionnelles actuelles du pays. Selon lui, une réforme « éclairée » permettrait de consolider les acquis démocratiques et de renforcer la stabilité politique du Bénin.

Parmi les propositions avancées, Christian Enock Lagnidé suggère l’instauration d’un mandat présidentiel unique de cinq ou sept ans, non renouvelable, à partir de 2031. Cette disposition, affirme-t-il, permettrait d’éviter les tensions électorales liées aux renouvellements successifs du mandat et d’encourager une gouvernance plus apaisée et tournée vers le développement national. Il recommande également de revoir l’âge d’éligibilité à la présidence, en le fixant entre 35 et 70 ans, afin de donner une place accrue aux jeunes générations jugées « mûres et prêtes à servir la nation ».

L’ancien conseiller spécial du chef de l’État préconise aussi de rendre le vote obligatoire ou, à défaut, d’instaurer un système d’encouragement pour les citoyens participant régulièrement aux scrutins. Cette mesure, selon lui, permettrait de raviver le civisme électoral et de renforcer la légitimité démocratique des institutions issues des urnes.

Christian Enock Lagnidé plaide pour la création d’un Sénat afin d’instaurer un parlement bicaméral au Bénin. Il propose que cette chambre haute, qualifiée de « véritable chambre de sagesse et de mémoire nationale », soit composée de membres de droit à vie, notamment d’anciens chefs d’institutions, ainsi que de représentants des collectivités et d’anciens hauts fonctionnaires. À travers ces réformes, il espère consolider la cohésion nationale et assurer une continuité républicaine fondée sur la sagesse et la responsabilité politique.

Jeremy Ahossou