Au Tchad, les médias privés observent une grève d'une semaine, répondant à l’appel de plusieurs collectifs et syndicats pour protester contre les décisions et le traitement infligés par la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (Hama). Cette mobilisation, qui suspend toute presse écrite et émissions radio, intervient à quelques jours des élections législatives prévues le 29 décembre.
Gérard Kétong Daliam, rédacteur en chef du N'Djam Post, insiste sur la nécessité pour la Hama de respecter les décisions de justice : « La Hama doit accepter les décisions de la Cour suprême et annuler tout simplement la décision numéro 55. La grève est maintenue jusqu’à mardi, mais nous restons vigilants. » Les médias dénoncent également le non-versement des subventions prévues par la loi, estimées entre 1 et 4 millions de francs par média.
Juda Allahondoum, président du groupe médiatique Le Visionnaire, évoque une possible escalade : « Si aucune solution n'est trouvée, nous allons faire un black-out sur l'ensemble du territoire national. Les médias ne vont pas couvrir les élections du 29 décembre. » Cette grève, qui s'intensifie le mardi 24 décembre, verra les journalistes rendre leurs badges et gilets attribués par la Hama pour la couverture des élections.
Les tensions entre la presse et l’autorité de régulation reflètent une crise profonde, menaçant la couverture des élections et soulignant l’urgence d’un dialogue entre les parties pour préserver la liberté de la presse au Tchad.
Jeremy Ahossou