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Mali - Le PARENA critique le bilan de Choguel Kokalla Maïga et appelle à des réformes pour un climat apaisé

last updated: Sunday, November 24, 2024 11:07 PM
Source: Nouvelle Afrique

Tiébilé Dramé, Président du PARENA

Dans un mémorandum publié ce dimanche 24 novembre 2024, le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA) a dressé un bilan sévère des trois ans et cinq mois passés par Choguel Kokalla Maïga à la tête du gouvernement de transition du Mali. Qualifiant cette période de plongée dans l’abîme, le comité directeur du parti a proposé une série de mesures pour instaurer un climat de sérénité dans un pays en proie à de multiples crises.

Le 20 novembre 2024, Choguel Kokalla Maïga a été démis de ses fonctions de Premier ministre et le gouvernement qu’il dirigeait a été dissous. Ce départ marque la fin d’une transition entamée en juin 2021, que le PARENA juge catastrophique. Dès sa nomination, le parti avait exprimé ses craintes face à ce qu’il qualifie de choix polémique, estimant que l’ancien Premier ministre était le plus grand diviseur commun du pays.

Le PARENA déplore une gestion qui aurait, selon lui, isolé le Mali de ses voisins et de la communauté internationale. « Pendant son mandat, Choguel Kokalla Maïga n’a raté aucune occasion pour attaquer les forces démocratiques à l’origine de la 3ᵉ République », souligne le mémorandum, ajoutant que les conséquences de ces tensions se traduisent aujourd’hui par une dégradation des crises sécuritaire, économique, financière et politique.

Le 21 novembre 2024, un nouveau Premier ministre et un gouvernement ont été nommés, mais le processus a, là encore, suscité la désapprobation du PARENA. « Ce remaniement a été fait du jour au lendemain, sans consultation des forces vives », regrette le parti, mettant en garde contre l’aggravation des tensions.

 

Les propositions du PARENA 

Face à cette situation, le PARENA appelle les autorités de la transition à prendre des mesures urgentes pour apaiser le climat politique et social. Parmi les recommandations figurent la garantie des libertés individuelles et collectives, notamment en mettant fin aux attaques contre les médias et les droits démocratiques, et la libération des prisonniers politiques, dont des figures de l’opposition comme Étienne Fakaba Sissoko, RasBath, et Clément Dembélé, ainsi que les leaders de la coalition du 31 mars.

Il faut, selon le parti du Belier blanc, le retour des exilés politiques et la promotion d’un dialogue inclusif avec toutes les forces vives pour établir une feuille de route claire pour la transition, la restauration des relations internationales, notamment avec la CEDEAO, l’Union Africaine et la communauté internationale, et la recherche de solutions pacifiques pour mettre fin au conflit djihadiste et rétablir la stabilité dans le Nord du pays.

Le PARENA insiste sur la nécessité de consultations inclusives en vue de l’organisation d’élections crédibles et transparentes, condition sine qua non pour un retour à la légalité constitutionnelle. Le parti exhorte les autorités à prendre en compte les aspirations profondes du peuple malien pour sortir de la spirale des crises.

Alors que le Mali traverse une période charnière, le mémorandum du PARENA sonne comme un appel urgent à l’action pour éviter une aggravation de la situation. Les regards se tournent désormais vers les nouvelles autorités de transition pour savoir si elles répondront à ces exhortations.

Cyril DAKPITI


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