Au Burkina Faso, le parlement de la transition a adopté, le 30 octobre 2024, une modification de la Constitution, rétablissant l'ancienne devise de l'époque révolutionnaire : "La patrie ou la mort, nous vaincrons". Cette devise, chère au président Thomas Sankara, assassiné en 1987, reprend sa place après avoir été remplacée en 1997. Elle sera prochainement soumise au Conseil constitutionnel pour validation avant d'être promulguée par le président actuel.
Selon le gouvernement, cette réinstauration vise à "renforcer le sentiment patriotique" et à aligner la Constitution avec "l'usage et la volonté populaire". Pour les autorités, cet instrument symbolise l'engagement des Burkinabè envers leur pays, rappelant "l'acceptation du sacrifice suprême pour la Nation". Ainsi, malgré son remplacement, "La patrie ou la mort, nous vaincrons" est demeurée un pilier de l'identité nationale, particulièrement dans le cœur de nombreux citoyens.
Le porte-parole du gouvernement a expliqué que, malgré le dispositif introduit en 1997, l'ancien dispositif révolutionnaire "reste et demeure dans la conscience populaire", marquant profondément le sentiment de sacrifice et de solidarité nationale. "L'usage au quotidien de cette invention dans les discours officiels et dans la vie courante des Burkinabè n'est plus à démontrer", a ajouté le gouvernement, illustrant l'attachement profond de la population à cette expression emblématique.
Ce retour à l'héritage de Sankara s'inscrit dans un contexte où le Burkina Faso cherche à raviver les valeurs d'unité et de courage face aux défis actuels. Le texte de loi, recueilli un soutien unanime de 71 voix sur 71 au parlement, marque ainsi une étape symbolique pour le pays, visant à reconnecter les Burkinabè avec leur histoire révolutionnaire.
La modification de la devise n'est qu'une partie des réformes en cours dans le pays. En rappelant les motivés portés par le Conseil national de la Révolution de Thomas Sankara, le gouvernement souhaite inspirer une nouvelle génération de citoyens engagés, déterminés à honorer la mémoire de ceux qui ont combattu pour l'indépendance et la liberté du Burkina Faso.
Jeremy Ahossou