Le président américain Joe Biden est arrivé en Angola ce lundi 2 décembre 2024 pour une visite de travail, marquant l'un de ses derniers grands déplacements internationaux avant la fin de son mandat. Cette visite, soigneusement planifiée et repoussée à la fin de sa présidence, témoigne de l'importance stratégique croissante que les États-Unis accordent à l'Angola, un acteur clé en Afrique subsaharienne.
Une histoire marquée par des relations fluctuantes
Les relations entre l’Angola et les États-Unis remontent à l’indépendance de l’Angola en 1975. Toutefois, elles ont été marquées par des tensions initiales, dues à la guerre froide. Pendant cette période, les États-Unis ont soutenu l’UNITA, un mouvement rebelle opposé au gouvernement marxiste du MPLA, qui bénéficiait du soutien de l’Union soviétique et de Cuba.
Ce n’est qu’après la fin de la guerre civile en 2002 que les relations ont commencé à s’améliorer, marquées par une collaboration accrue dans les secteurs pétrolier, économique et sécuritaire. L’Angola, avec ses vastes réserves de pétrole et de minéraux stratégiques, est devenu un partenaire économique de premier plan pour Washington, notamment dans un contexte de diversification énergétique et de transition écologique.
Un partenariat économique en pleine expansion
Aujourd'hui, l'Angola est le quatrième partenaire commercial des États-Unis en Afrique subsaharienne, avec un volume d’échanges commerciaux atteignant 1,77 milliard de dollars en 2023. Le pays est le deuxième exportateur de pétrole brut du continent, mais son importance dépasse le secteur énergétique. L'Angola possède également des réserves stratégiques de minéraux critiques, notamment le cobalt et le cuivre, essentiels à la fabrication de batteries pour les véhicules électriques et d'autres technologies vertes.
Les États-Unis ont financé des projets d'envergure dans le pays, notamment dans les infrastructures et l'énergie, dans le cadre d’un effort visant à renforcer leur influence économique face à la montée en puissance de la Chine et de la Russie sur le continent. Washington voit en l’Angola un acteur régional influent, non seulement pour sa géographie stratégique, mais aussi pour son rôle dans la stabilité régionale.
Une coopération bilatérale renforcée
La visite de Joe Biden reflète une volonté de consolider les relations bilatérales. L'Angola, contrairement à certains autres pays africains qui privilégient des alliances alternatives, s’est montré ouvert à des partenariats avec les puissances occidentales, notamment en matière économique et sécuritaire.
En plus de renforcer les échanges commerciaux, les discussions devraient porter sur :
Un héritage stratégique pour Biden
Cette visite s’inscrit dans une série d’initiatives visant à renforcer la présence américaine en Afrique, un continent qui prend une importance géopolitique croissante. Pour Joe Biden, elle constitue une occasion de laisser un héritage stratégique en consolidant les relations avec un pays perçu comme un pilier pour les États-Unis en Afrique subsaharienne.
En outre, cette rencontre pourrait marquer une nouvelle étape dans le partenariat Angola-USA, en misant sur une coopération mutuellement bénéfique, basée sur les ressources naturelles et la stabilité régionale. À travers ce déplacement, Biden souligne l'importance de l'Afrique dans la politique étrangère américaine, tout en répondant aux défis de la compétition géopolitique mondiale.
Jeremy Ahossou