L'ancien Premier ministre gabonais, Alain-Claude Bilie-By-Nze, a fermement réfuté les accusations portées contre lui par son successeur, Raymond Ndong Sima. Ce dernier, lors d'une déclaration le 14 novembre, a accusé Bilie-By-Nze d'avoir « violé la loi » en modifiant le Code électoral en 2023, à quelques semaines des élections. Selon Ndong Sima, ces modifications seraient contraires à la législation gabonaise, qui interdit toute révision majeure du cadre électoral en année électorale.
En réponse, Bilie-By-Nze a rejeté ces accusations, affirmant que les révisions étaient conformes à la loi. « Un État de droit n'a pas à être magnanime, cela montre bien que c'est un gouvernement qui agit sur les émotions et les sentiments », a-t-il déclaré, critiquant ce qu'il perçoit comme une gestion émotionnelle des affaires publiques. Il a également souligné que les modifications du Code électoral avaient été le fruit d’une concertation politique qui avait réuni des acteurs de la majorité et de l’opposition, menant à un consensus.
L'ancien Premier ministre a invité son successeur à faire preuve de cohérence, rappelant que ce dernier avait lui-même participé aux élections organisées sous les lois qu'il critique aujourd'hui. « Si violation il y a, alors tous les acteurs ayant signé ou participé à cette concertation devraient être poursuivis. Je ne l'ai pas signé seul », a-t-il précisé, remettant ainsi en cause la légitimité des accusations portées exclusivement contre lui.
Ce débat intervient dans un contexte politique tendu, à la veille du référendum constitutionnel du 16 novembre, qui représente un enjeu crucial pour l’avenir institutionnel du Gabon. Ce scrutin vise à réformer des éléments clés de la Constitution, notamment en renforçant le régime présidentiel. Cependant, les tensions politiques entre dirigeants actuels et anciens mettent en lumière des divergences profondes sur la gestion des réformes électorales et la gouvernance.
L’accusation de Ndong Sima et la défense de Bilie-By-Nze reflètent les fractures persistantes au sein de la classe politique gabonaise. Alors que le pays cherche à tourner la page des crises électorales récurrentes, ce type de querelles souligne les défis de la transparence et de la confiance dans les réformes politiques.
Jeremy Ahossou