Lors de la 16e réunion du Conseil des ministres du Commerce de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), tenue le 15 avril à Kinshasa, le Nigeria a enfin présenté la liste des produits qui bénéficieront des dédouanements dans le cadre de cet accord. Bien que le pays ait ratifié les accords depuis 2020, il n’avait jusqu’alors pas franchi cette étape cruciale. Cette décision positionne le Nigeria comme un acteur central dans l’impulsion du commerce intra-africain, à l’heure où seules huit nations appliquent effectivement les facilités prévues.

Cette ouverture marque un tournant pour la plus grande économie du continent. Longtemps hésitant par peur d’une concurrence accrue, le Nigeria envoie désormais un signal fort à ses partenaires africains. Pour l’économiste Honoré Mondomobé, « c’est un exemple que le Nigeria montre au reste des pays africains, pour les attirer et montrer que cela va vite ». Le pays prévoit de démarrer des échanges tarifaires préférentiels notamment avec l’Afrique du Sud, le Kenya et le Cameroun, à condition que les produits échangés figurent sur la liste validée.

Les retombées économiques pourraient être significatives. D’après la ministre nigériane du Commerce, les secteurs de l’agriculture et de la pêche connaîtront une hausse de 73 % du volume des échanges. Quant à l’industrie manufacturière, elle bénéficiera d’une baisse des prix et d’un renforcement de sa compétitivité, contribuant ainsi à dynamiser davantage l’intégration régionale africaine.

Jeremy Ahossou