Invité sur une chaîn de télévision malienne, le président du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM), Mohamed Chérif Haïdara, préconise, en plus de l’option militaire, la négociation avec les djihadistes pour mettre fin à la crise sécuritaire que secoue le Mali, depuis 2012.

Selon Mohamed Chérif Haïdara, aucun pays puissant au monde n’a réussi à combattre le djihadisme sans négocier. « Nous avons l’exemple de l’OTAN, 20 ans en Afghanistan, ils ont négocié pour quitter l’Afghanistan. Ce jour, quand je l’ai dit, des gens ont enlevé les chaussures pour me frapper », a-t-il affirmé.
Après le Dialogue national inclusif (DNI), a rappelé le président du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM), les Maliens, souverainement, ont décidé de négocier avec Iyad et Kouffa. 

« L’ancien président Dioncounda Traoré a été nommé comme représentant du chef de l’Etat pour le Centre avec mandant de négocier. Nous avons fait les ANR, nous avons réitéré la même demande, mais il n’y a pas eu de suivi à ce que je sache. Et pourtant la réalité est qu’on a négocié avec les terroristes. On a négocié pour libérer Soumaïla Cissé, on a négocié pour libérer d’autres », a-t-il précisé.

Pour le président du CSDM, le Mali est suffisamment en position de force pour enclencher les négociations avec les djihadistes. « Nous nous sommes retrouvés avec la volonté affichée d’Assimi et de son gouvernement le 3è ou le 4è pays le plus armé de la sous-région. Nous avons suffisamment d’équipements et d’armements à être en position de force pour enclencher les négociations. Malheureusement, chemin faisant l’Accord d’Alger a atteint ses limites, la MINUSMA s’en va (…) Nous n’avons pas entendu, en tout cas, ouvertement, qu’une négociation a été entamée. On sait que l’Accord est caduc », a souligné Mohamed Chérif Haïdara, qui accuse la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) d’être de connivence avec le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), un des groupes djihadistes du Nord du Mali.

« Sans exagération, le JNIM travaille main dans la main avec la CMA. Bien que la CMA continue toujours d’avoir des gens au sein du gouvernement, ils travaillent main dans la main », a protesté le président du CSDM.

Et de conclure : « Nous, quelle que soit notre puissance, nous avons un pays continent. Nous devons faire les deux choses à la fois. Négocions et montrons que nous avons la capacité de sécuriser la population et l’ensemble du territoire ».

Amadou Traoré