Dans son discours à l’occasion du débat général de la 79ème session ordinaire de l’assemblée générale des Nations Unies, le Colonel Abdoulaye Maïga, ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-Parole du gouvernement du Mali, a tenu à répondre aux diplomates algériens qui tiennent toujours à l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
Le Colonel Abdoulaye Maiga, ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-Parole du gouvernement du Mali a saisi cette opportunité pour reconnaître la sagesse du Président algérien, Abdelmadjid Tebboune.
« Le 29 août 2024, lors d’une tournée dans le sud algérien, vous déclariez que la Libye, le Niger et le Mali sont des nations fraternelles que vous soutiendriez et non desserviriez. Le peuple malien n’a pas été surpris par ces propos, qui indiquent, éloquemment votre panafricanisme, à l’instar de vos célèbres prédécesseurs, dont feu le Président Abdel Aziz Bouteflika, affectueusement appelé « Abdelkader Mali » suite à son établissement à Gao et l’engagement des autorités maliennes, à travers les actions suivantes : offrir le territoire malien comme base arrière aux Moudjahidines, ouvrant ainsi un front sud ; participer aux affrontements armés contre le colonisateur français, en déployant des combattants maliens aux côtés des Moudjahidines sur le territoire algérien, pour défendre la liberté et la dignité des algériens ; défendre la cause algérienne dans toutes les instances diplomatiques, jusqu’au recouvrement de leur indépendance », a rappelé le ministre Maiga.
Cependant, le ministre Maïga est revenu sur les sorties de deux diplomates algériens qui vont à contresens du souhait du Président algérien de promouvoir des relations politiques harmonieuses avec ses voisins, dont le Mali.
« Le 31 juillet 2024, le ministre algérien des Affaires étrangères déclarait que la crise malienne n’avait pas besoin d’une solution militaire. C’est un conflit entre frères. La solution ne peut être que politique ».
Au sujet de l’accord d’Alger, le ministre d’Etat reconnaît qu’il avait été bénéfique pour le Mali et préservé la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali.
« En outre, le 26 août 2024, le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies, a déclaré :… ce matin, j’ai appris par les médias qu’un drone a effectué une frappe dans le Nord du Mali tuant une vingtaine de civils, ceux qui appuient sur la manette de ce drone, n’ont de compte à rendre à personne sur ces frappes… ».
Pour le Colonel Abdoulaye Maiga, « nous constatons une grave ingérence dans les affaires intérieures du Mali. En effet, la nature de la solution déployée par les autorités maliennes ne concerne que les Maliens. Depuis la fin de l’Accord d’Alger, le 25 janvier 2024, les Maliens n’expriment qu’un seul vœu le concernant : que son âme repose en paix ! ».
« Le Ministre des Affaires étrangères, l’Accord est bel et bien mort, vos incantations ne serviront pas à le ressusciter. Vous me donnez l’occasion d’une part, de vous réitérer que nul ne peut aimer le Mali, plus que les Maliens et d’autre part, de vous rappeler que le Mali et son peuple ne seront pas des spectateurs face aux assauts et l’adversité : pour chaque mot employé de travers, nous réagirons par réciprocité, pour chaque balle tirée contre nous, nous réagirons par réciprocité. A bon entendeur, tant pis !», prévient-il.
« Quant au Représentant permanent algérien, en plus d’offrir « le gîte et le couvert » certainement avec de succulents plats de chekchouka et de Chorba, à des terroristes et des renégats en débandade, son rôle d’estafette désorientée ne contribue guère à la promotion des relations de bon voisinage. De ses propos, il ressort des accusations graves et infondées : d’une part, la qualification de la nature civile des victimes, à partir des médias est aventureuse et diffamatoire et, d’autre part, en affirmant que les opérateurs de drones n’ont de compte à rendre à personne, il alimente une campagne de désinformation contre le Mali, tout en soutenant l’idée que les vaillantes Forces de Défense et de Sécurité maliennes seraient incapables de piloter des drones », dira le ministre.
A cet effet, il a rappelé que la montée en puissance des FAMA n’est pas une vue de l’esprit, mais une réalité tangible qui a permis de reprendre le contrôle de l’ensemble du territoire national.
Concernant l’usage des drones, le ministre d’Etat a précisé que les opérateurs sont bien des maliens qui agissent avec professionnalisme, à l’instar du reste des Forces de Défense et de Sécurité maliennes, et traitent les cibles terroristes, suivant des procédures conformes aux normes internationales.
« A titre de rappel, il y a quelques années, les acteurs de l’instrumentalisation des droits de l’homme déterminés à ternir la performance anti-terroriste de l’Armée nationale algérienne, ont mis en exergue la question subversive du « Qui tue Qui ?». Aujourd’hui, nous sommes troublés que le Représentant permanent algérien ait rejoint la tendance manipulatrice des droits de l’homme pour s’attaquer à l’Armée malienne. Le Mali exige de ces deux (02) énergumènes diplomatiques qu’ils cessent d’entrer dans l’histoire à reculons. Manifestement, ils ignorent tout, à la fois, de l’histoire entre les peuples frères du Mali et de l’Algérie, et la contribution exceptionnelle du Mali à la guerre de libération algérienne, et certainement de la géographie, car ils considèrent, à tort, le Mali comme une wilaya, c’est à dire une province algérienne », martèle le colonel Abdoulaye Maïga.
Amadou Traoré