La nomination du lieutenant-colonel Ouro Koura Agadazi en tant qu’ambassadeur du Togo en France suscite une vive controverse. Ancien ministre sous le gouvernement de Faure Gnassingbé, son choix divise aussi bien au sein de l’opinion nationale que dans la diaspora togolaise. Plusieurs voix s’élèvent pour remettre en cause cette décision, estimant qu’elle ne serait pas opportune.
Une coalition de la diaspora togolaise, CODITOGO, a adressé une lettre au Quai d’Orsay, demandant aux autorités françaises de ne pas accepter les lettres de créance du diplomate. Ce courrier, largement partagé sur les réseaux sociaux, met en avant des préoccupations liées au passé d’Agadazi et son rôle présumé dans la répression de certaines manifestations au Togo.
Le nom du lieutenant-colonel est en effet mentionné dans plusieurs rapports d’ONG, notamment pour son implication aux côtés des forces spéciales lors de la répression des manifestations post-électorales de 2005. Ancien ministre de l’Agriculture et ex-directeur de l’ANSAT, il est accusé par certains membres de la diaspora d’incarner une politique sécuritaire jugée répressive.
Raphaël Gbadoue, coordinateur de CODITOGO, exprime son inquiétude : « Son nom rappelle des épisodes douloureux de notre histoire. Peut-on confier la représentation du Togo en France, pays des droits de l’homme, à une telle personnalité ? » La nomination d’Agadazi intervient alors qu’il succède au colonel Calixte Batossi Madjoulba, récemment nommé ministre de la Sécurité et de la Protection civile.
Jeremy Ahossou