Au Burkina Faso, le Conseil supérieur des oulémas a pris une décision ferme en interdisant à l'imam Ousseini Kaboré de prêcher ou de diriger des prières, en raison de la teneur radicale de ses discours. Le président du Conseil, Cheick Mahamoudou Bandé, a déclaré que les prêches de l'imam Kaboré comportaient un risque de radicalisation des fidèles et menaçaient l’ordre public.
Cette interdiction s’applique dans toutes les mosquées de la Communauté musulmane, l'une des principales associations islamiques du Burkina Faso. Le Conseil a justifié cette mesure comme nécessaire pour maintenir « l’ordre, la discipline et la bonne harmonie » au sein des lieux de culte. Le Conseil a également averti que l’imam Kaboré pourrait faire face à des sanctions légales s'il ne respecte pas cette interdiction.
Dans le même esprit, un comité de surveillance a été instauré pour superviser les prêches diffusés dans les médias et sur les réseaux sociaux, avec pour mission de signaler toute dérive susceptible de troubler la paix sociale. Ce comité vise à prévenir la propagation de discours extrémistes dans l’espace public, dans un contexte où les tensions religieuses et les risques de radicalisation préoccupent les autorités.
Cette décision intervient alors que la Fédération des associations islamiques avait déjà alerté, le 25 octobre, sur les dangers posés par des discours religieux extrémistes. La Fédération avait exhorté les prédicateurs à promouvoir un message de paix, appelant au respect de la diversité religieuse pour préserver la cohésion sociale du Burkina Faso, un pays marqué par des défis sécuritaires et un contexte régional fragile.
En prenant des mesures strictes contre les discours religieux extrémistes, le Conseil supérieur des oulémas et les autorités islamiques burkinabè visent à contrer toute forme de radicalisation et à assurer un climat de paix et de stabilité dans le pays.
Jeremy Ahossou