Le Maroc est en deuil après l’annonce du décès, hier vendredi 7 novembre 2025, de Sion Assidon, l’une des figures les plus respectées de la défense des droits humains et fervent militant de la cause palestinienne. Âgé de 77 ans, il avait été admis en soins intensifs depuis août dernier, après avoir été retrouvé inconscient à son domicile dans des circonstances jugées suspectes par ses proches. Une enquête a été ouverte afin d’élucider les circonstances exactes de son décès.
Ancien détenu politique sous le règne de Hassan II, Sion Assidon avait passé douze années en prison pour ses convictions marxistes avant de se consacrer pleinement à la lutte pour la transparence et la justice sociale. Dans les années 1990, il fonde plusieurs organisations non gouvernementales, dont la branche marocaine de Transparency International. Issu d’une famille de confession juive, il s’était également imposé comme un visage emblématique du mouvement propalestinien, notamment en tant que coordinateur du mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) au Maroc.
À la suite de sa disparition, de nombreuses voix se sont élevées pour saluer la mémoire d’un homme courageux et intègre. Ses proches, dans un communiqué, ont réclamé que toute la lumière soit faite sur « les causes de son décès », évoquant à la fois la possibilité d’un accident ou d’une agression.
Selon les premiers résultats d’autopsie, Sion Assidon aurait succombé à des complications infectieuses liées à un traumatisme crânien, une hypothèse qui renforce celle d’une chute accidentelle, selon le parquet marocain. Les investigations se poursuivent afin de confirmer cette thèse.
Jeremy Ahossou