Sékou Bolly, leader de la communauté peule, également chargé de mission au ministère de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale a animé, mercredi 2 août 2023, une conférence de presse pour donner sa position sur la situation sécuritaire au Centre du Mali, en proie à l’insécurité et aux attaques terroristes.

Selon Sékou Bolly, son récent déplacement au Centre du pays visait à sensibiliser ces frères de la communauté peule à quitter les groupes djihadistes.

« Je n’ai jamais cessé de faire ce que je faisais avant ma nomination au ministère de la Réconciliation, c’est-à-dire rassembler les Maliens, sensibiliser les gens pour les faire sortir du djihadisme. Voilà l’objectif de mon récent déplacement au Centre du pays », a-t-il indiqué.

Sékou Bolly a appelé les Peuls à prendre leurs distances avec les djihadistes.
« Les populations doivent comprendre que l’armée n’est pas leur ennemi. Je demande aux peuls d’ouvrir les yeux. Brûler des villages n’a rien à voir avec la religion », a expliqué Sékou Bolly.

Pour lui, personne ne peut comprendre les djihadistes mieux que les peuls.
« Tous les peuls ne sont pas des djihadistes. Nous travaillons à faire sortir du terrorisme les Peuls qui ont rejoint les groupes terroristes contre leur volonté. Tous les gens qui sont avec moi ont quitté le terrorisme et ils connaissent les cachettes des djihadistes », a-t-il précisé.

Interrogé sur son port d'armes,  Sékou Bolly a été plus clair.
« Même demain, quand j’irai au Centre du pays, je porterai mon arme. Celui qui n’est pas content peut me retrouver sur le terrain. Je ne me promène pas à Bamako avec mon arme », a-t-il déclaré, avant de demander de l’aide à l’Etat malien.

« Nous demandons à l’Etat des véhicules et des armes. Si l’Etat nous donne les moyens, nous mettrons fin au terrorisme au Centre du pays dans 6 mois. Je suis avec des Peuls, des Dogons, des Bozos. Tant que le terrorisme est là, il n’y a pas de développement », a-t-il prévenu.

Amadou Traoré