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Mali - Mine d'or de Fekola: Le Comité syndical déclenche une grève de 7 jours du 29 novembre au 5 décembre 2024

last updated: Tuesday, December 3, 2024 12:34 PM
Source: New Afrique

Image d'illustration

Le Comité syndical des travailleurs de la mine de Fekola-SA B2Gold, affilié au Syndicat national des constructions civiles, des mines, et de l’énergie du Mali(SYNACOME) membre de la Centrale UNTM, a organisé, le vendredi 29 novembre 2024, à la Bourse de Travail de Bamako, une conférence de presse pour expliquer les raison de sa grève de 7 jours qui va du 29 novembre au 5 décembre 2024, suite à la « violation des règles de notation exigées par la Convention collective des mines » par la direction générale de la société.

 

La conférence était animée par le secrétaire général du SYNACOME, Moussa Diarra ; et le trésorier général du Comité syndical de Fekola SA, Chiaka Samaké ; en présence de plusieurs camarades syndicaux et travailleurs de la société minière.  

Dans son intervention, le secrétaire général du SYNACOME, Moussa Diarra, s’est focalisé sur la situation des travailleurs au sein de la société minière.  

« Cette crise a débuté par un différend concernant l'évaluation de la performance des travailleurs suite à une directive du chef de département imposant les moyennes injustement basses au-dessous de la moyenne de la Convention collective ».

Et d’expliquer : « Après plusieurs tentatives de dialogue avec la direction, malheureusement celles-ci n'ont pas abouti à un compromis. Le Comité syndical a été contraint de déposer un préavis de grève. Malgré, un accord de principe entre les syndicats et la direction pour désamorcer la situation, des mesures disciplinaires extrêmement abusives qui vont de la suspension des contrats, et d'autres mesures disciplinaires sévères à l'encontre des travailleurs, en violation des règles internes du règlement intérieur de la société, ont été prises par la direction. La situation s'est aggravée avec l'intention de cette vague de sanctions qui concerne plus de 50 travailleurs, entraînant ainsi un profond mécontentement chez les employés ».  

Aussi, a fait savoir le secrétaire général de SYNACOME : « Aujourd'hui, nous sommes ici pour vous informer de la suite des événements, plus spécifiquement du dépôt du préavis de grève qui prendra effet depuis le vendredi 29 novembre et qui va continuer jusqu'au 5 décembre ». Et d’ajouter : « Nous voulons également souligner que les négociations entre les partenaires sociaux ont échoué à plusieurs niveaux. Il y'a eu des tentatives de négociations au niveau de la direction nationale du Travail, du Groupement des professionnels qui est un bureau syndical des employeurs, au gouvernorat de Kayes, et à la direction régionale du Travail. Malheureusement, aucune solution satisfaisante n'a été trouvée pour mettre fin à la crise ».

Prenant la parole, Chiaka Samaké, trésorier général du Comité syndical des travailleurs de Fekola-SA, représentant son secrétaire général, a expliqué brièvement des motifs qui ont conduit au dépôt de ce préavis de grève de 7 jours, soit 168 heures.

« Cela fait déjà plus de 5 mois que les travailleurs sont confrontés à certaines crises, à commencer par la violation de convention collective des mines, concernant l'évaluation des performances. A Fekola, le chef du département où on extrait l'or exige aux superviseurs de ne pas dépasser 13 de moyenne en évaluation, étant donné que cela n'est pas la loi. Les superviseurs doivent être libres dans l'évaluation des travailleurs. Dans la normalité, la moyenne de passation de service est de 14 malheureusement, chez nous, même si tu te tues du travail, tu ne dépasses pas 13 injustement imposés », a-t-il déploré

Et de dénoncer : « En plus, les employés de Fekola SA-B2Gold travaillent de 6 heures à 18 heures les 7 jours de la semaine, hormis les temps de rotation. Aussi, à Fekola SA, les chefs de départements sont tous des Occidentaux, ce n'est pas que nous sommes racistes, mais la société appartient à l'État, aux Maliens et aux investisseurs. Donc, il faut respecter les droits des uns et des autres. C’est cette situation qui a occasionné toutes ces crises dans la société minière Fekola SA. Les employés frustrés sont allés en sit-in pour que la direction réagisse. Malheureusement, au lieu que la direction cherche une solution à la crise avec les syndicats, elle a directement procédé à l'envoi des demandes d’explication à plus de 600 employés, ayant occasionné des mis à pieds, des suspensions conservatoires en contradiction avec le règlement intérieur de la mine ».

Pour Chiaka Samaké, le trésorier général du Comité syndical : « Nous voulons la continuité de cette entreprise, c'est pourquoi nous avons démarché toutes les structures concernées pour une sortie de crise. Mais, nous disons toujours Non au licenciement de nos camarades ».

Et de s'interroger: « Comment comprendre que nous sommes traités d'esclaves dans notre pays par des étrangers et que nos ressources naturelles ne brillent pas pour nous ? L'État est donc interpellé ».

Les doléances du Comité syndical sont : la levée des suspensions de contrat et l’arrêt des procédures disciplinaires injustes ; le respect strict de la convention collective des mines, notamment sur les évaluations de performance ; la réembauche sous contrat Fekola S.A des employés transférés illégalement à des bureaux de placement ; le respect de la liberté syndicale, conformément aux conventions nationale et internationale ; ainsi que la révision et mise en œuvre des points d'accord (mise à disposition d'une grille salariale transparente, la finalisation des travaux sur les primes et la sécurité).

Amadou Traoré 


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