Au Bénin, la candidature de Romuald Wadagni à la présidentielle d’avril 2026 suscite de vives critiques. Ministre des Finances et de la Coopération, il a été choisi par la majorité présidentielle pour porter ses couleurs lors du scrutin. L’opposition, à travers le parti Les Démocrates, dénonce un conflit d’intérêt et réclame sa démission immédiate.
Dans une sortie, la formation pour rappelle que le ministre supervise la direction générale des Impôts, l’institution chargée de délivrer le quitus fiscal, un document indispensable pour valider toute candidature.
Face à ces accusations, le gouvernement appelle au calme et assure qu’il n’y a aucun risque de partialité. Le porte-parole Wilfrid Houngbedji a affirmé que Romuald Wadagni quittera bien ses fonctions ministérielles, mais seulement après l’adoption de la loi de finances 2026. Selon lui, l’administration fiscale garantira l’égalité de traitement à tous les candidats dès lors que leurs dossiers seront conformes aux règles en vigueur.
L’opposition reste toutefois sceptique. Guy Mitokpe, responsable de la communication du parti Les Démocrates, accuse la majorité de vouloir manipuler le processus électoral. « En dix années de gouvernance, ils nous ont démontré leur expertise dans la violation des lois et des principes fondamentaux », a-t-il déclaré, en réitérant l’exigence d’une démission immédiate du ministre.
Le débat s’inscrit dans un calendrier politique serré. La session budgétaire, prévue en octobre, doit se prolonger plusieurs semaines pour permettre l’examen et le vote de la loi de finances. Dans la majorité, certains estiment que la responsabilité impose de concilier respect des règles démocratiques et continuité de l’action publique, un équilibre que l’opposition juge encore fragile à l’approche de l’échéance présidentielle.
Jeremy Ahossou